Le montant sur lequel se sont engagés les pays les plus riches est d’un niveau satisfaisant, même si les experts estiment que les besoins nécessitent un effort encore plus substantiel.
La détérioration rapide des conditions climatiques, la progression démographique très soutenue - le continent passera de 900 millions d’habitants environ aujourd’hui à plus d’un milliard et demi en 2050 -, ainsi que les subventions occidentales à leur propre secteur agricole menacent directement des millions de personnes en Afrique. L’aide directe, dont une partie sera investie dans l’agriculture vivrière, compensera ainsi en partie les dégâts considérables infligés à la production africaine stérilisée partiellement par la concurrence des importations. Il s’agit donc incontestablement d’un pas vers la solidarité internationale de la part des pays les plus avancés. Un pas rendu nécessaire par la montée des périls liée aux conséquences de la crise mondiale et de la hausse des prix des produits alimentaires.
De fait, en agissant de la sorte, les pays les plus avancés reconnaissent aussi leur responsabilité en tant qu’acteurs décisifs d’une crise dont le prix sera payé le plus chèrement par les plus faibles. C’est également sur le terrain de la responsabilité des pays industrialisés que se situe le débat sur le réchauffement climatique et les mesures de réduction des gaz à effet de serre. Les plus grands - et les plus anciens - pollueurs souhaitent imposer des efforts aux pays émergents, sans s’engager eux-mêmes sur des objectifs chiffrés. La contribution de ces pays, à l’exception notable des BRIC, au réchauffement est marginale.
« Les investissements dans l’efficacité énergétique et dans les technologies propres doivent être multipliés par quatre pour maintenir l’augmentation moyenne de la température mondiale sous les 2°C », a indiqué l’AIE, estimant l’investissement nécessaire à « 400 milliards de dollars supplémentaires par an pendant les vingt prochaines années ».
L’impression générale qui se dégage est la volonté des Occidentaux de ne pas s’engager sur des dates précises et de maintenir en l’état le rapport inégal dans le domaine du réchauffement. L’attitude des pays riches est observée avec beaucoup de prudence, et une certaine causticité, par les pays du Sud. La position du G8 vis-à-vis des questions de sécurité alimentaire et de réchauffement ressemble beaucoup à celle qu’ils ont adoptée face à la crise économique. « C’est important d’accorder des moyens mais c’est encore plus important de tenir ses promesses », a déclaré le président mexicain, Felipe Calderon. Certains pays riches souhaitent « seulement que la crise se termine pour, au final, ne rien changer », a dit de son côté le dirigeant brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva.
Les vraies décisions sur le thème critique de l’environnement devront impérativement être prises dans des délais rapprochés et être entérinées par de nombreuses nations de la planète. A cette aune, malgré sa puissance économique et financière, le G8 n’est visiblement pas le forum adéquat.
11 juillet 2009 / Le Quotidien d’Oran - Editorial