« Un mur en Palestine » de René Backmann

« Un mur en Palestine » de René Backmann
Folio / 330 p.

Appelons un mur un mur

René Backmann, journaliste à l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, s'envole en direction d'Israël avec une idée bien précise : revenir avec, sous le bras, une enquête fouillée qui traite de la construction si controversée du mur. Et le pari est réussi.

Le journaliste démarre pourtant cette enquête sur un simple constat : « je n'arrive pas à croire que ce que le monde entier a vu s'écrouler hier, avec joie, à Berlin, puisse être une solution,

demain, à Jérusalem ». Et son voyage n'a pas du lui faire changer d'avis. Quittant la nuance excessive de rigueur dans le monde médiatique, René Backmann tape, avec justifications à la clé cependant car son enquête allie constations sur le terrain et interviews, le tout ponctué de son ressenti. Loin de tomber dans de l'unilatéralisme partisan, mais ne se drapant pas pour autant d'une immaculée objectivité, René Backamnn use ses chaussures dans les rues de la ville sainte ou de Tel-Aviv à la rencontre des instigateurs de cette construction, mais n'hésite pas non plus à traverser à de nombreuses reprises la poussiéreuse rocaille de Cisjordanie pour interroger les Palestiniens. Ces allers-retours permanents nous permettent d'avoir une vision globale de ce véritable conflit, avec pour chaque point de désaccord (et oh combien sont-ils nombreux...) les deux points de vues.

La prise de recul par rapport aux événements permet d'ajouter à la force du récit, ainsi que, d'un côté pratique, les quelques cartes ajoutées en annexes et une brève chronologie historique. Une véritable réussite qui permet de faire le point sur bon nombre de connaissances sur cet épineux sujet qu'est le mur, avec à l'appui des exemples de première main et des interviews de qualité. Un récit qui prouve qu'encore aujourd'hui, l'intérêt et l'utilité d'enquêtes journalistiques poussées.

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A voir aussi :
Un article d'El Watan sur René Backmann
La recension de l'ouvrage d'Eyal Weizman : "A travers les murs : l'architecture de la nouvelle guerre urbaine"
La recension des chroniques de Gilles Kramer : "Jours tranquilles à Ramallah"