Bien. Sa mère Stella sait qu'en le mettant au monde, elle avait provoqué des forces mystiques terribles. Et depuis ce jour, Terram est muet, terré dans une sorte d'autisme implacable dont la science est incapable de le sortir. Science qui a abdiqué également devant le cas de sa mère, plongée dans un profond coma, sans qu'aucun examen ne permette de comprendre ce qui lui arrive.
Reste alors un père désemparé et seul, ne vivant plus que pour son enfant et sa femme-légume (moins sexy que la femme chocolat de la chanson), complètement dépassé par la situation. Pauvre Marcus : lui qui ne croit ni aux démons ni au surnaturel, voilà qu'il devra recontacter son père, avec qui il est en froid « depuis tout ce temps » pour s'entendre dire que son fils est l'élu. Destiné à une sombre vie.
Sceptique. Dès la première page. Parce que... les diableries et ce genre de choses, ça allait encore dans les poèmes de Nerval. Mais aujourd'hui ? Et ce dessin, tirant vers le réalisme, mais avec une note étrange d'onirisme... Non, définitivement, les premiers pas ne plaidaient pas en faveur de ce titre. Et on s'enfonce... On pénètre les noirceurs, les ombres, les refuges où les monstres sont tapis. On découvre, avec effroi, horreur, résignation, que des forces sont à l'œuvre et qu'il n'est rien pour lutter contre elles.
C'est une figure démoniaque glissant le long d'un mur, ou Lilith elle-même qui s'empare de vos cauchemars... On vous épargne la descente aux enfers, les voici qui vous entourent déjà. Entre mystères et démons, que reste-t-il pour affronter une réalité qui vous dépasse ? La folie ? Ne prenez pas cette peine, cela ne leur ferait que trop plaisir...
Un premier tome bien abrupt, qui implique de passer la barrière du dessin, pas évidente à franchir, mais dont l'intrigue finalement emporte loin... très loin. Courage : le démon n'est pour le moment pas là. Mais il guette.
Les cauchemars de Terram tome 1, publié chez Soleil, Par Sand et Cossu, 12,90 €