Le recueil idéal pour se réconcilier, ou se familiariser, avec le genre. Les personnes qui ont un peu de difficulté avec la nouvelle y préférant le roman vont aimer, c’est ma prédiction. C’est que dans la diversité, il y a une solide uniformité. Tout au long de ces onze nouvelles, je me suis sentie près de l’auteure.
Elle se laisse approcher, ou bien est-ce mon affinité avec sa légèreté dans la profondeur qui a joué ? C’est rare quand même, rester léger en abordant des sujets profonds. Paradoxal un peu aussi. Je commence à me connaître comme lectrice, trop de légèreté, par exemple de l’humour pour de l’humour frôlant le niais, ne vient pas me chercher, ou parfois même m’horripile.
Ici, rien de tout cela, plutôt une comédie dramatique de mœurs. Avec frôlement de drames seulement. Le style ? Ah, le style ... que j’ai aimé ce naturel ailé ! Presque aérien. Mine de rien, avec l’impression que l’auteure écrit comme elle respire, sans se prendre la tête à deux mains pour la torture du sérieux d’écrire. Sans prétention donc.
Les intrigues maintenant. C’est certain que l’approche étant plutôt sur le mode « je pense-suivez-moi », on se promène à droite, à gauche, on folâtre un peu, ça étourdit juste ce qu’il faut ... surtout après s’être habituée. Sous cet angle particulier, j’avoue avoir vécu une période d’adaptation, la première nouvelle m’a surprise. Mais dès la deuxième, mes neurones avaient compris, et ça y était, j’étais pleinement embarquée dans cette galère.
La galère humaine qui vit. L’action s’enfile et se faufile dans des situations de la vie, coincée parfois entre deux écorces caractérielles. Je vous le dis, toutes ces histoires sont écrites d’une manière naturelle, gage d’un talent certain. Une auteure à suivre, en commençant par la découvrir.
À ce chapitre (la découverte de l’auteure), petit bémol mais qui d’après moi n’aide pas la vente de cet excellent recueil ; le titre. Déjà que les libraires ont l’air complètement ahuris (et ils en entendent des titres !), le propre d’un titre étant d’annoncer d’une manière juste un produit, ce titre est folichon au point d’en être un peu disjoncté ce qui ne reflète guère le contenu. Évidemment, le contenu comme je l’ai perçu ...
N.B. Est inscrit sur la quatrième de couverture : Illustration de la couverture, Natalie Jean. N’aurait-il pas été plus juste de dire photomontage Natalie Jean, détail La naissance de Vénus de Botticelli ?