N'ayons pas peur des morts

Publié le 04 juillet 2009 par Csp
Alors oui, c'est sûr que quand on se balade dans les recoins les moins bien fréquentés du Ouèb, il ne faut pas s'étonner de tomber sur des perles d'une ahurissante et noire bêtise, certes. Et depuis le temps qu'on en fréquente les parages, on ne devrait plus s'étonner le moins du monde d'y lire le mélange classique de frustrations en tout genre sublimées en théorisations creuses et boursouflées par de pauvres veaux incultes et lobotomisés. Certes, certes. On devrait être même franchement blasés, et on l'est d'ailleurs, puisque au bout d'un moment, on clique, on jette un oeil à un ou deux billets, on ricane devant tant de pauvreté et on passe à quelque chose de plus stimulant, comme par exemple ranger ses chaussettes.
Mais.
De temps en temps.
Vraiment.
Il y en a un qui perd ses petits nerfs.
Et qui en sort une bien bonne.
Comme par exemple lui, là.
Qui trépigne sur une histoire d'unité chez ces cloportes de l'extrême-gauche mais peu importe ; non, ce qui imprime votre iris d'une indélébile stupéfaction, c'est cette simple phrase, qui quelque part est...sublime. N'ayons pas peur des mots.
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. ".
Relisez cette phrase, je vous prie.
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. ".
Relisez la encore. Prononcez là à voix haute pour mieux vous imprégner de toute sa substance.
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Cette phrase, je veux, j'exige, que vous l'appreniez par coeur. Je veux qu'elle vous accompagne tout au long de la journée. Que vous en parliez à votre famille, à vos amis, à vos amants et maîtresses, à votre facteurs, à vos voisins. Je veux, j'exige, que vous méditiez cette phrase, qui tout d'un coup vous fera à coup sûr relativiser tous vos soucis, tous vos problèmes. Parce que vous venez de vous rendre compte, aujourd'hui, dans un mélange d'effroi et d'hilarité, qu'il existe de gens capable d'écrire sans moufter :
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Et vous venez de prendre conscience qu'il y en a qui ont vraiment de gros, gros, problèmes...
Alors certes, on pourrait se dire que, quand même, il est possible, fort possible même, qu'il y ait une part non négligeable de provocation ; que l'auteur force - quelque peu et tout en nuance - le trait pour appuyer son propos (lequel propos consister à baver une sorte de gloubiboulga trotskiste pleunichard qui est la marque de fabrique du coco de base qui se répand en aigreurs diverses et variées sur le Net. Ces gens n'ont aucune pudeur, décidément). Donc oui, en effet, il pourrait y avoir là quelque ironie un peu lourde...
Qui dissimulerait mal toutefois que l'auteur de cette phrase mythique semble bel et bien convaincu, à l'instar de nombre de dégénérés de son espèce, qu'il serait envisageable sans rire qu'un jour
"CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Et ça tue, un peu, quand même.
Puisque voyons ce que nous offre l'actualité :
Bien que le NPA, dont je me réclame à tue-tête, n'ait obtenu aucun élu aux européennes (au contraire du Front De Gauche, que je compisse pourtant), les cadres de ce "parti" déclarent avoir fait un score satisfaisant. Pour ces gens lucides, donc, une branlée mémorable est donc ... "un score satisfaisant". Ne pas obtenir les remboursements des frais de campagne, ça reste donc ... "satisfaisant".
Lowered expectations.
(Je sais, c'est de l'anglais, mais j'aime faire des titres en anglais, je chie sur l'Oncle Sam mais j'adore fiévreusement sa culture tout en m'en défendant. Je fais ce que je veux, merde, je suis chez moi. Et non, je ne me justifie pas. Foutez-moi la paix !)
Mais j'arrive tout de même à écrire :
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Magie des drogues dures.
Les officines de la CGT kickent des sans-papiers sans hésiter ? La gauche part en sucettes ? L'extrême-gauche a pris le parti d'en rire et y arrive très bien ? Les cadres du NPA disparaissent comme les cacahouètes à l'appéritif ?
Lucidité oblige, je persiste et signe :
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Je réclame l'absolue étanchéité entre le FdG, ces morveux méprisable que - l'ais-je dit - j'encule férocement et le noble parti d'Olivier Besancenot (Loué Soit Son Nom), je m'astique le chinois parcouru de rêves humides unitaires en les dénonçant à longueur de blog, je me retrouve devant des déclarations officielles limpides ou, finalement, Olivier Besancenot (Que La Peste L'Emporte) fornique avec Jean-Luc Mélenchon sans aucune honte, et je m'entête à imaginer ceci :
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Tut tut tut.
Je. Vis. Dans. Un. Délire. Schizo. C'est. Comme. Ça. "CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. " Na.
Mais c'est vrai : tout ça, c'est la réalité. Et la réalité, ça n'intéresse pas les cas sociaux qui braillent dans cette piteuse "cocosphère" de mickeys sans cerveau ni talent ni rien. En même temps, les pauvres, comme ils n'en finissent pas de s'ennuyer dans leurs boulots ineptes de fonctionnaires putrides dans une officine sans avenir ou d'éducateur social aliéné au milieu de fauteuils roulants, il leur faut bien un peu d'espace pour rêver, évidemment...
Mais tout de même.
"Alors voilà : on dirait que CSP et ses copains sont au pouvoir et ça serait bien, forcément. "
Allons.
Tout ça n'est pas très sérieux.
Et au final, après avoir bien ri, on passera à autre chose en secouant la tête et en se disant que quand même, y en a j'te jure...