Inoffensif

Publié le 06 juillet 2009 par Csp

Ce qui est amusant, évidemment, c'est que le facteur très agité qui cause dans le poste consacre dix minutes à descendre/faire la pub d'un président qui ne préside pas. Bon. Ensuite, on peut subodorer que l'essentiel de ceux qui parlent de politique au sens large à la télévision n'y connaissent rien et ce n'est pas ça le principal.
Non, ce qui est frappant, c'est voir à quel point certains gauchistes savent jouer à se faire peur pour pouvoir faire peur... à ceux qui les prennent au sérieux. Puisque tel est le but de ce prêche télévisuel : faire peur. Foutre la trouille en désignant un Nouvel Ennemi encore plus pernicieux que la mondialisation libérale, puisque provenant de l'intérieur. Brr. Et fabriquer du Nouvel Ennemi, c'est précisément la marque de fabrique de la gauche la plus décomplexée, puisqu'il lui faut constamment de nouveaux adversaires plus dangereux et cinglés les uns que les autres pour relancer l'industrie de la Peur. De ce point de vue, le Nouvel Ennemi est une marque proposant divers produits qu'il s'agira de placer en tête de gondole régulièrement et ce afin d'entretenir ce si fameux - et hélas si efficace...- sentiment d'oppression qui est la pierre d'angle de la domination : sans "fascisme" sarkozyen, pas moyen de faire tenir tranquille les populations. Plus elles ont la trouille, plus elles se dirigeront vers ceux qui lui promettent la "Révolution" - en oubliant jamais de toujours créer de la peur, dans un cycle perpétuel qui est devenu, insistons là-dessus, le principal moyen de contrôle des foules. C'est quand un peuple commence d'entrevoir la possibilité d'un changement qu'il est dangereux. Tant qu'il est au fond du trou à trembloter, il est inoffensif.
Aussi inoffensif que Nicolas Sarkozy.
Parce que c'est bel et bien ce qu'est ce président dont on fait tant de cas : un président "de droite" de plus, à la politique tout aussi "fasciste" que, disons, un Jacques Chirac, et parce que infoutu de penser un projet d'émancipation individuelle se contente de projeter des fantasmes petit-bourgeois et gauchisants sur un futur de vivre-ensemble avec option "diversité" dans un monde à la Bisounours. D'où l'intérêt que rencontrera certainement ledit président dans les franges les plus hardcore des gauchistes FR, qui y verront une confirmation "de droite" de leur délires de petits blancs pétochards collectivistes.
Ensuite, si Nicolas Sarkozy est d'une parfaite innocuité au plan politique, le fait qu'on en parle tant forme un symptôme, sans doute. Celui d'une exaspération croissante dans les pays riches face à la débâcle socialiste en cours. Même les Japonais s'en inquiéteraient, glapit notre facteur gauchiste, ce qui est autrement plus parlant en terme d'évolution des mentalités que se tripoter la nouille en se contentant de se payer de mots flamboyants mais vides, ainsi que le fait ce "Nouveau Parti anticapitaliste" sans intérêt.
Et c'est uniquement de ce point de vue qu'on peut se réjouir, sans doute, de voir ce que déclenche ce président chez certains : nullement par rapport à son contenu, mais par ce qu'il exprime en filigrane.
L'original