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Youssouf Fofana condamné à la peine maximale

Publié le 10 juillet 2009 par Anakyne
Lefigaro.fr avec Cécilia Gabizon
10/07/2009 | Mise à jour : 23:13

Le chef du «gang des barbares», jugé pour l'assassinat d'Ilan Halimi, écope de la perpétuité, avec 22 ans de sûreté. L'avocat de la famille d'Ilan a regretté la «bienveillance» du verdict pour six co-accusés et réclame un nouveau procès.

La cour d'assises des mineurs de Paris a condamné vendredi soir le chef du «gang des barbares», Youssouf Fofana, 28 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 22 ans, pour avoir enlevé, sequestré et torturé à mort Ilan Halimi, un jeune homme de confession juive. Une peine conforme aux réquisitions du ministère public. A l'annonce du verdict, Fofana a mimé des applaudissements. Habillé d'une chemise noire imprimée de cartes de l'Afrique muticolores, le crâne rasé et la barbe fournie, il a adressé des petits signes et des sourires à ses proches dans la salle.

Contre les 26 autres accusés, la cour a prononcé deux acquittements et des peines allant de six mois de prison avec sursis jusqu'à 18 ans de réclusion. La jeune fille qui avait servi d'appât, mineure au moment des faits et aujourd'hui âgée de 21 ans, a été condamnée à neuf ans de prison. Les deux complices jugés les plus actifs, Samir Aït Abdelmalek, 30 ans, et Jean-Christophe Soumbou, 23 ans, ont écopé respectivement de 15 et 18 ans de réclusion.

Des peines trop faibles pour la famille d'Ilan. «Je regrette que la Cour ait fait preuve d'une particulière indulgence envers ceux qui ont assisté et aidé Youssouf Fofana», a déclaré son avocat Me Szpiner, appelant la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie «à inviter le procureur général à interjeter appel du verdict en ce qui concerne» notamment six geôliers d'Ilan et la jeune fille ayant servi d'appât.

Des complices toujours pas identifiés

Si ces seconds rôles ont tous demandé pardon, leurs silences persistants sur les noms des gros bras qui ont assommé Ilan lors de l'enlèvement montrent les limites de leur mea culpa. « En raison d'une amnésie collective, on ne sait pas non plus qui tenait l'arme et le rideau lors des séances photos, qui a pris le cliché et qui l'a envoyé à sa famille pour réclamer une ­rançon », avait relevé Me Filet, avocat des parties civiles. «À de nombreuses questions, les réponses sont restées courtes, soulignait encore un avocat. On a parfois menti, on a aménagé la vérité pour mieux se présenter.»

La communauté juive voit dans le meurtre d'Ilan « la cristallisation de l'antisémitisme qui s'est développé dans certains quartiers de France ». Un encart anonyme dans l'hebdomadaire Actu J appelle à manifester lundi devant le ministère de la Justice. Vendredi, ils étaient quelques dizaines, massés en fin d'après-midi devant le Palais de justice. Certains pestaient contre un verdict rendu «tard dans la soirée, juste au moment de shabbat, alors que la famille Halimi est religieuse» ou encore soupçonnaient les autorités «d'avoir voulu éviter les débordements en délivrant le verdict après les journaux de 20 heures». D'importants renforts de gendarmerie étaient d'ailleurs placés devant le palais pour éviter des incidents.




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