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Les clés de la réussite d'un pique-nique en famille

Publié le 10 juillet 2009 par Francisbf

Je commence à avoir une certaine expérience en la matière, c'est pourquoi je me permets d'expliquer ici le déroulement idéal d'un pique-nique familial. Un gros, parce que j'ai une grosse famille (c'est toujours mieux quand c'est gros).

Le pique-nique est une affaire sérieuse, on ne tient pas à ce qu'il loupe, donc on choisit soigneusement la journée en fonction des prévisions météorologiques de la Lozère Nouvelle : le ciel sera bleu, avec quelques éventuels pitits nuages dans les coins.

Une fois assurés qu'il fera beau, on choisit le lieu du pique-nique. C'est très facile, car le lieu du pique-nique est traditionnel : une fois qu'on a trouvé un bon coin, on y retourne. Il n'est pas question d'avoir de mauvaises surprises, nom d'une pipe. Il s'agira donc perpétuellement de ce charmant pré tout vert en bordure de ruisseau, à deux heures de route de la maison de vacances familiale : on peut s'asseoir dans l'herbe, il y a des arbres au bord de la rivière qui donnent de l'ombre pour que les vieux ne prennent pas de coup de chaud, rivière où les enfants pourront tester leurs talents de braconneurs de bébés truites et de grenouilles, bref, un sacré paquet d'atouts.

Et on ne va pas y renoncer sous prétexte que l'accès se fait par une chemin caillouteux de deux kilomètres, interrompu par deux ou trois barrières de fils barbelés rouillés, que le pré est en pente, rendant l'installation des chaises pliantes des vieux hasardeuse, et qu'il est constellé de bouses de vaches plus ou moins molles.

Bref. Le pique-nique familial impliquant de manière générale une trentaine de personnes, on y va à plusieurs voitures, dont une part traditionnellement une demi-heure plus tard que les autres, parce qu'on doit chercher un gamin qui boude caché dans le jardin (moi, par exemple), ou un conducteur qui a oublié et qui prend l'apéro au bar de l'Univers. Cette voiture là est le plus souvent piloté par téléphone portable par un des convives qui aura entamé le rosé, et arrivera une bonne heure après tout le monde, parce que le conducteur aura dépassé de vingt-cinq bornes le lieu-dit « le trou caché entre deux arbres » où il devait tourner pour rejoindre le sentier d'accès.

Une fois tout le monde arrivé, vient le moment tant attendu de la BOUFFE. On a l'expérience, donc on a pas oublié les melons bien mûrs, le pain, le saucisson, le jambon du ptit boucher, le rosé, le rouge, les chips, l'eau, les couverts en carton, la thermos de café... Par contre, on a oublié qu'à chaque fois, le melon attire les guêpes. Mais c'est pas grave, personne les craint, sauf une ou deux cousines, qui vont manger dans la voiture, mais elles ne manqueront pas tant que ça, sauf quand on se rendra compte qu'on comptait sur elles pour garder la plus jeune marmaille pendant le repas, marmaille qu'on regarde affectueusement gambader dans l'herbe et se barbouiller de chocolat, jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'on avait pas amené de chocolat, et que les bouses de vaches ne sont pas toutes sèches.

Bref, pas de panique malgré tout, tout le monde se gave, les conversations s'éteignent un peu, se cantonnant à « faites passer le jambon » ou « personne a emporté du sel » envoyés à la cantonade. Puis les vieux s'endorment, et les jeunes passent à une autre tradition : la partie de foot post-prandiale

La partie de foot post-prandiale : c'est là que le choix d'un pré en pente couvert de bouses de vaches prend tout son sens : ça met du piment dans le match de devoir aller chercher le ballon dans la rivière à la première passe ratée (c'est sans doute pour ça que mes cousins sont très doués au foot). Puis aller chercher le ballon dans la rivière permet de se laver les pieds des résidus de bouse de vache constituant les poteaux.

Enfin, tout le monde peut aller se baigner pour laver la sueur. Comme c'est un torrent, c'est plus rigolo. Et les sangsues du coin sont toutes petites, même pas peur. Et on peut faire des oeuvres d'art dans l'eau, avec des bouts de bois et des cailloux. Le soleil descend mollement vers la cime des arbres.

Les clés de la réussite d'un pique-nique en famille

Puis d'un coup, il s'avère que finalement la météo s'était trompée, on entend un grand BROUUM, il se met à tomber des seaux, tout le monde court vers les voitures dont on va tremper les sièges malgré les serviettes sous les fesses, en se disant qu'au fond, c'est bien, demain il devrait y avoir des champignons.


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