Anacréon. 2 Miam sur 5. Testé en juin 2009.
Cet établissement fait partie du patrimoine culinaire parisien depuis des lustres. Quelque peu esseulé sur un boulevard sans âme, il entre dans le contingent des tables que l’on oublie mais qui survivent grâce à une poignée de fidèles et quelques gourmands de passage. Il faut une bonne occasion pour y revenir comme le récent changement de chef. Après André, Christophe, voici Eric qui tente de redonner un peu de peps à cette table marine. Un brin de toilette plutôt réussi, une équipe en salle vitaminée et une nouvelle carte pour amateurs de grand large. Seulement, ça manque de brio malgré une volonté affichée de ne pas noyer le poisson dans un océan de sauces. Eric joue la carte de la simplicité, sardines grillées à la fleur de sel, et de l’épuré, bar entier grillé à la fleur de thym. Mais nous sommes loin de nous prendre une vague d’iode en pleine poire. On aimerait avoir le sentiment d’être au bord de la mer, de sentir le vent du large ou d’entendre le bruit des vagues se casser contre la digue. Au lieu de cela, on a une tarte fine de rouget dont les filets mal désarêtés sont posés sur une tarte que l’on avait imaginée légèrement croustillante, et qui finalement se pointe avec son air un peu mollasson. On espère alors que les médaillons de lotte nous plongeront dans l’ambiance d’une criée en Bretagne. Ils se dressent fièrement dans l’assiette, sûrs de plaire. C’est le cas mais les petits légumes présentés de manière géométrique façon cours d’épluchage dans un lycée hôtelier, ne les mettent pas en valeur. Il faut peut être attendre la prochain marée pour y voir plus clair.
53, boulevard Saint-Marcel. 13e. Tél. : 01 43 31 71 18. Menu : 19 € (au déjeuner). Carte : de 20 à 40 €. Fermé samedi midi et dimanche. M° : Les Gobelins.
Crédit Photo : www.lesrestos.com