Selon la Défense Nationale du Canada, « Le Canada se trouve en Afghanistan avec 36 autres pays, dans le cadre d’une mission autorisée par les Nations Unies, en vue d’aider à rétablir la stabilité, la démocratie et l’autonomie dans ce pays, à la demande du gouvernement démocratiquement élu. Environ 2 500 membres des Forces canadiennes (FC) sont actuellement affectés à la Force opérationnelle interarmées Afghanistan (FOI-AFG). Ils jouent un rôle clé dans le cadre de la mission de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN (FIAS) dont l’objectif consiste à accroître la sécurité en Afghanistan et à aider à la reconstruction du pays. »
Depuis plusieurs semaines, voire des mois, le Québec est divisé sur la participation ou non du Canada à la guerre en Afghanistan. Certains exigent le retrait immédiat des troupes canadiennes, tandis que d’autres personnes veulent qu’on termine notre mission jusqu’à la fin de notre mandat pour ensuite quitter ce pays et finalement, d’autres Canadiens demandent de continuer la mission aussi longtemps que nécessaire. Bref, presque chaque personne a sa petite idée à ce sujet et ses raisons d’être pour ou contre cette guerre.
Un membre des Forces canadiennes, le Major Rick Walker, se demande si « La Convention de Genève et la doctrine de la guerre juste, qui datent du XIXe siècle, sont-elles encore valides dans le champ de bataille asymétrique du XXIe siècle? » Bref, est-ce que le concept de la guerre juste s’applique actuellement à la guerre aux terrorismes? Pourtant, certains politiciens et hauts dirigeants militaires nous affirment que la guerre en Afghanistan est une guerre juste.
Je ne suis pas un expert en la question, mais je vais vous résumer ce qu’il en retourne du concept d’une guerre juste. Étant donné que je positionne le problème sous forme éthique, je ne donnerai pas mon opinion. Ce sera à vous d’y voir à l’aide de mon exposé.
L’éthique de la guerre stipule que la guerre est une mauvaise chose et si possible, elle doit être éliminée et jamais envisagée. Cependant, dans certaines situations, la guerre est justifiée lorsqu’elle est le moindre mal parmi d’autres choix mauvais.
Six conditions doivent être satisfaites pour qu’une guerre soit considérée comme juste :
1) la guerre est pour une cause juste (se défendre contre une attaque, reprendre quelque chose que l’on nous a pris, punir des personnes qui ont fait du mal ou encore, lorsqu’un pays viole les droits humains);
2) la guerre est déclarée par une autorité légale et reconnue;
3) les intentions derrière la guerre sont bonnes;
4) toutes les possibilités pour résoudre le problème ont été essayées en premier;
5) obtenir des chances raisonnables de succès;
6) les moyens utilisés doivent être proportionnels aux attentes recherchées.
À quel moment une guerre cesse-t-elle d’être juste?
1) lorsque d’innocentes personnes et des non-combattants sont tués;
2) qu’une force démesurée est utilisée (bombe chimique ou atomique, par exemple);
3) les conventions internationales n’appuient plus cette guerre;
4) la présence de génocides, de viols en masse ou de tortures.
En résumé, seulement les guerres gagnables, où le potentiel de succès est présent, sont nommées justes. Or, il est contre l’éthique de la guerre de sacrifier des vies humaines (des «bons et des méchants») si la guerre engagée ne change rien à la situation qui prévaut ou qu’elle risque de causer plus de tord que de bien. Alors, est-ce que la guerre en Afghanistan est juste?
Dossier de la BBC