Magazine Bien-être

Phénomène cathartique de la musique

Publié le 30 septembre 2007 par Nathalie Chateau-Artaud
Extrait du livre de Jean During Quelque chose se passe, le sens de la tradition dans le moyen Orient.

Fârâbi ouvre une "théorie générale de la réprésentation qui reprend le principe de la catharsis chez les Grecs. Il définit d'abord la "musique parfaite" comme conjuguant l'agrément des sens, la stimulation de l'imaginaire, et surtout l'expression des sentiments et passions. "Certains sons musicaux sont la conséquence d'une passion, d'un état d'âme." En ce sens, ils sont "la fin, la perfection de cette passion", "la conséquence d"une chose étant à la fois sa fin et sa perfection". Or si les sons sont "la fin, la dernière forme de passion (...), ils auront la propriété de dissiper cette passion ou de l'apaiser." "L'homme ou l'animal a-t-il reconnu que (...) sa passion n'a pas atteint son but, il se satisfera en émettant des sons ; il aura l'illusion de voir sa passion atteindre son but. Cette passion disparaîtra d'elle-même." Les sons musicaux sont donc à la fois l'indice, le signe de l'existence de la passion, "l'illusion de cette passion" ou sa "substitution", et enfin son achèvement, son apaisement, son remède. (in Erlanger : I, 44-5)"

La musique agit comme un exutoire, une catharsis au même titre mais à un degré plus élevé il me semble, que les mots (écriture ou mots verbaux).
Ce que relève Jean During dans cet extrait est réel et nous l'avons tous vécu que ce soit en tant que public ou en tant que musicien.
Dans le domaine de la pathologie par contre, il me semble que cet aspect n'est pas suffisant et c'est cette réflexion et tout le travail que nous allons pouvoir mettre en place au-delà de ce mécanisme qui va nous différencier, nous les musicothérapeutes, des musiciens, griots, chamanes...
Il ne faut pas se limiter à ce phénomène lorsque la pathologie (ou la souffrance) nécessite plus.

Cette réflexion s'est produite en moi suite à une séance avec une patiente. Son état s'était véritablement amélioré avec la prise en charge. La musicothérapie active lui faisait beaucoup de bien et elle semblait transformée. Avec la cessation de la prise en charge durant les vacances, cette patiente est revenu dès la rentrée dans un état de nouvelle détresse psychologique. A la fin de la séance elle ne sentait de nouveau libérée mais je me suis posée la question de la durée de cette sensation.
Fallait-il que je la prenne en charge à vie ? Allait-elle finir par ne plus avoir besoin de mon accompagnement si je continuais dans cette voie ?
Je pense qu'il faut trouver le fil conducteur qui permettra à la personne de se restructurer de manière positive.
Par cet intermédiaire qu'est la musique il faut aider la personne à trouver un chemin vers lequel elle sera débarrassée de tous ses parasites. Vers le divin qui est en elle.
La musique produite ou écoutée va pouvoir entrer en contact avec ses émotions, ses passions, ses blessures et l'apaiser...mais sur un court terme seulement. Si l'on ne se limite qu'à cela la prise en charge peut être longue, la simple catharsis ne l'aidera à aller mieux que de manière ponctuelle mais pas suffisamment et sur un long terme.
Il faut donc utiliser le phénomène exutoire de la musique de chaque séance en tissant un ensemble, en réutilisant ce qui émerge pour reconstruire la personneen profondeur.



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