Dans sa branche presse, le Groupe Bayard a subi, comme l'ensemble du secteur, une baisse des ventes (- 3 %) et des recettes publicitaires (- 5 %). Une récession que ses bons résultats dans l'édition (+ 4 % pour Milan et +2 % pour Bayard) ne suffisent pas à compenser. Par ailleurs, le groupe doit opérer une transition vers internet, dont les recettes publicitaires sont encore insuffisantes.
L'objectif est donc de restructurer complètement l'organisation interne du groupe. C'est dans ce contexte qu'une cinquantaine de postes vont être supprimés. La direction a précisé qu'il n'y aurait pas de licenciement contraint, mais qu'elle s'appuierait sur des départs volontaires. Mais comme l'explique Chantal Théolas, responsable de la communication extérieure de Bayard, « les suppressions de postes ne veulent pas dire uniquement des départs. Il y aura aussi des glissements dans le cadre de la réorganisation, entre les titres de presse, ou d'un titre vers l'édition, en fonction des nouveaux besoins. Ces changements vont être discutés avec les partenaires sociaux ».
Discussion et concertation
Une démarche de concertation confirmée par Antoine Peillon, délégué CGT (deuxième syndicat représenté dans le groupe Bayard) : « le plan de départ va être négocié avec les organisations syndicales, qui sont encore très bien représentées chez nous. La direction recherche avant tout un accord. Nous sommes dans un dialogue intensif, pour sauver les meubles avec des méthodes moins barbares que certains de nos confrères, comme le groupe Le Monde ou la presse régionale, où la direction ne prend pas toujours les mêmes précautions ».
L'enjeu principal réside dans la transition opérée par internet. Selon le communiqué du groupe, « l'enjeu est de taille, mais depuis sa création à la fin du 19e siècle, Bayard s'est toujours adapté à l'évolution de la société. Il s'agit maintenant de réussir la mutation de l'entreprise face au défi numérique ». Antoine Peillon développe cet aspect de la restructuration : « le plan de départs volontaires est articulé à une mutation de l'entreprise autour des enjeux du web, qui nécessitent des compétences renouvelées. Nous aurons donc le départ d'anciens qui de veulent pas forcément faire cette transition, et éventuellement cela donnera lieu à des embauches de jeunes intéressés ».
Le groupe Bayard oriente son offre autour de trois publics principaux : la jeunesse, les chrétiens et les séniors. Il publie notamment La Croix, Notre Temps, Pomme d'Api et Pèlerin. Le groupe emploie 2.100 collaborateurs dans le monde, dont 1.600 en France.