L’un des derniers films que j’ai vus était “Nos souvenirs brûlés”. Déjà, le titre français n’est pas terrible comparé à l’original (”Things we lost in the fire”), et ne donne pas plus envie que ça. Ensuite, plus que le synopsis, c’est le casting qui m’a tout de suite convaincue. Fan de Benicio del Toro, j’aime beaucoup aussi Halle Berry, je me devais de voir de quoi il retournait.
Férus d’action, passez votre chemin. En revanche, si vous aimez le décortiquage de sentiments et l’analyse poussée de tranches de vie quotidienne, vous pouvez rester. Dès les premières minutes, le ton est donné : une famille idyllique, deux enfants, tout pour plaire, le rêve américain incarné. Mais tant de bonheur, c’est louche, trop beau pour être vrai. Suzanne Bier (la réalisatrice) y remédie d’un goût de clap magique et le prince charmant meurt donc au début du film. La petite famille est anéantie, et on se demande un peu ce qui peut arriver de pire (déjà, les hormones aidant, à ce stade du film je pleurais discrètement à gros bouillon dans mes kleenex en me disant que la vie était parfois trop horrible et que je voulais même pas imaginer mon état si ce genre de catastrophe nous arrivait à nous). Et en fait, Benicio del Toro entre en scène. C’est le meilleur ami du défunt prince charmant, et même si sa veuve ne l’appréciait guère (trop mauvais genre et toxico, rôle qu’il joue à la perfection d’ailleurs), il demeure le seul lien tangible entre eux. Sa présence ramenant un peu de son mari chez elle, la veuve le fait rester auprès d’eux ; les enfants l’adorent, c’est un mec bien, ils s’adonnent à une entreprise de sauvetage mutuel : il la sort de son marasme dépressif, elle le tire de la drogue comme elle peut.
Tantôt agaçante, tantôt glauque, on voit évoluer la relation complexe entre la petite famille et le meilleur ami : remplace-t-il le père, le mari ? est-il juste quelqu’un de solide sur lequel on peut compter ? Je vous laisse décider par vous-même.