Na gwen, na ruz (ni blanc ni
rouge) est une formule qui décrit les partis qui refusent de se positionner et entendent draguer un peu tout ce qui bouge. Je précise que ce type de position
existe aussi bien dans le milieu breton que dans le milieu écolo que dans la sociale-démocratie. C'est, selon moi, un peu comme ce rosé infect que
Bruxelles nous concoquetait: un mélange de vin rouge et de vin blanc. Saviez-vous que certaines rivières continuent d'exister dans un même fleuve? Saviez-vous que l'huile et l'eau ne se mélange
pas?
La politique "autrement" consiste, selon beaucoup, à débaucher des individus sur des points bien précis, à l'encontre de toute vision transversale. A chaque lendemain d'élections, le grand jeu
des journalistes est de chercher qui a trahit, quels sont les transfuges, qui passe d'un parti à un autre! Ça me dégoûte. Non que l'on puisse voter sur une ligne différente de son parti
ponctuellement, mais pourquoi rendre publique cette décision personnelle? N'est-ce pas un peu égoïste? Pourquoi ne pas respecter la démocratie? Après tout, n'est-ce pas la décision des
militants?
Que l'on me traite de vieux con ou de manichéen, de vieille garde ou d'anti-pragmatique, je m'en tape car pour moi, même si le concept droite-gauche est soi-disant français, il représente quelque
chose. Bien sûr, gouverner ne peut être fait seul et donc il faut négocier, mais pas à n'importe quel prix!
Nos objectifs peuvent être commun, mais pas nos méthodes pour y arriver. Je ne dis pas à la droite qu'elle refuse de s'occuper des problèmes environnementaux, j'estime siplement que ce n'est pas
le marché qui réussira à trouver des réponses à ce problème civilisationnel. Donc, oui, tout le monde peut faire de l'écologie, mais j'estime que l'écologie de
droite n'est pas suffisante pour atteindre les objectifs de réduction des GES.
Car que diable, il y a tout de même une différence entre rendre les moteurs moins polluants et privilégier le transport en commun à la voiture. Il y a tout de même une différence entre réguler
l'agriculture productiviste et en proposer une autre. Il y a tout de même une différence entre le capitalisme destructeur et un système mutualiste et plus en phase avec le local.
A force de vouloir faire du lobby, on en arrive à faire une système moralisateur, mais incohérent. On concilie une écologie de bobo (avec des 4x4 peu
polluants) et une écologie minimaliste, réductionniste. L'écologie se vit de façon transversale d'où la démarche d'Agenda 21. France inter parlait l'autre jour du totalitarisme vert il me semble.
Je connais un certain nombre d'écolo intransigeant sur le bio par exemple. N'est-ce pas ainsi que l'on braque les autres, que l'on oppose les individus? L'écologie ne peut et ne doit pas être un
lobby de même que le combat breton.
Cette volonté de plaire à tout le monde, je la connaîs et je m'en suis guéri. Ni droite, ni gauche représente pour moi l'anti-projet de société par excellence. Le non positionnement peut même
aller très loin dès lors qu'il est couplé au nationalisme. La préférence nationale est un concept raciste pur et simple qu'elle soit française ou bretonne. Je ne vote pas breton d'abord
(Breizh hepken), je vote pour une Bretagne qui me convient. Sans quoi, nous n'avons qu'à banaliser le discours du FN ou d'Adsav. Après tout, leur argumentaire est de dire qu'il donne
plus de droits aux français ou breton qu'aux autres! Moi, je ne trouve cela inacceptable car les Droits de l'Homme sont pour tout le monde, pas soumis à telle ou telle nationalité. Donc, je vote
pour le projet de société qui me convient le plus (et je ne vote pas "utile" non plus).
Voilà un morceau de réflexion. J'assume ma gauche, je crois en un projet alter-capitalisme (et alter-Etat d'ailleurs). Ceci n'a rien à voir avec ceux qui soutiennent une moralisation du
capitalisme. Je ne suis pas communiste pour autant, je privilégie juste les systèmes coopératif, mutualiste... Et j'apprécie toujours Michel Rocard pour autant! ;-)