« Rame, rame, rameur, ramer »
Publié le 10 juillet 2009 par Irene
Je ne peux pas être plus au bout du bout de la Loire. Je suis à Saint-Nazaire, comme Tintin dans Les Sept boules de cristal, et je vais remonter le fleuve (en train, pas à la rame, je vous rassure) jusqu’à Tours. Le ciel et l’eau font cause commune pour amplifier le gris de la ville portuaire, réveillé par le rouge et le blanc du pont qui franchit gracieusement l’estuaire. Rouge et blanc des cheminées et des grandes girafes métalliques, orange des torchères de la centrale de Cordemais. Ce paysage industriel fait vite place aux champs, où les balles de foin patientent, sagement alignées. Nous sommes à deux pas de la Brière, terre chérie d’Erwan, avec qui j’ai fait du canoë, hier, sur le lac de Grand-Lieu. On le surnomme le lac tropical et j’ai compris pourquoi. D’une part parce qu’il change très facilement de niveau. Mais aussi parce que ses paysages sont exotiques. En glissant tranquillement sur l’eau, malgré le clapotis, on a surpris des hérons de très près, des guifettes moustac en train de pêcher, des milans noirs, grèbes et autres cormorans dégingandés.
Après deux heures de coups de pagaie qui ont réveillé ma tendinite, nous nous sommes rassérénés devant un feu où Erwan, aussi bon pêcheur que talentueux photographe, a fait griller un filet de truite balèze, qu’on a arrosé d’un coteaux-du-loir blanc rapporté de la Sarthe dans ma valise à roulettes. Fameux !
Nous nous sommes échangé nos derniers livres et j’ai été gagnante. Le sien est beaucoup plus beau que le mien. Il a réalisé les photos qui illustrent les textes du grand cuistot de La Mare aux oiseaux, son copain Eric Guérin, établi en Brière justement. Une table étoilée Michelin dans un site remarquable, où l’on peut aussi dormir. Encore une excellente adresse que je vous recommande. Vous laisserez vos pagaies à l’entrée !