Depuis les dernières élections européennes, c’est peu dire que l’écologie a le vent en poupe tant les sollicitations sont grandes depuis que Cohn Bendit et Europe Ecologie ont fait un score comparable à celui du P(s).
Ce réservoir de voix potentiel attire ainsi les convoitises de tous les partis en mal d’électeur. Cette nouvelle offre politique, aussi fluctuante qu’imprécise, est surtout devenu la bonne conscience d’un électorat de gauche lassé des querelles internes au P(s) et la maison refuge d’un électorat de droite mal servi dans son propre camps.
Le vote Europe Ecologie fût ainsi essentiellement un vote Bobo transgressant l’habituel carcan idéologique des verts, se revendiquant même du « ni droite ni gauche » qui contribue pourtant autant à affaiblir la gauche qu’à servir la droite décomplexée.
Voilà pourquoi, il était temps que ceux qui ont fondé l’écologie politique au sein du parti Vert, clarifient enfin leur idéaux et stigmatisant ce choix contre nature pour tout écologiste convaincu, celui qui consiste à promulguer la société de croissance du système capitaliste pendant que l’on dénonce les travers de la société de consommation.
C’est ce que viennent de faire la députée Verte Martine Billard et le directeur du journal “Le Sarkophage” qui se dit « objecteur de croissance » Paul Ariès, en rejoignant le Parti de Gauche pour participer au comité de co-organisation de son Congrès fondateur prévu en décembre 2009.
Martine billard « appelle les écologistes qui se reconnaissent dans l'antilibéralisme et dans l'antiproductivisme à participer collectivement à la fondation de ce nouveau Parti de gauche écologiste ».
Le développement de cette composante dans l’autre gauche me semble essentielle pour l’avenir du regroupement des forces de gauche, car il devient urgent que l’écologie, tant manipulée et utilisée à des fins communicatives par la droite, et tant délaissée par le P(s), devienne non pas une force d’appoint, mais la pierre angulaire de toute proposition de gauche se proclamant contre le système capitalisme.
Attention, l’écologie n’a d’intérêt que si elle est située dans sa dimension sociale, c’est à dire qu’elle ne contribue pas à affaiblir ceux qui subissent déjà les dégâts du capitalisme à coup de taxes plus pénalisantes les unes que les autres parce qu’inégalitaires, mais au contraire devient socialement utile si elle permet d’émanciper, d’aider l’homme à trouver sa place dans l’économique en soutenant sa qualité de vie sans pénaliser ses moyens de subsistance.
Souhaitons que la majeure partie des dirigeants de gauche des Verts comprennent dans quel piège Cohn Bendit a commencé à les enfermer en brandissant le leurre du « ni droite ni gauche » qui débouchera non seulement sur un avenir électoral instable et fluctuant au gré des modes mais surtout sur des mesurettes destinées à donner bonne conscience à ceux qui roulent en 4×4.
Le départ en forme de prise de conscience de Martine Billard est un encouragement dans le sens d’une écologie politique clivée et assumée qui doit permettre d’enrichir les choix programmatique de l’autre gauche.