Fin

Par Collectif Ratures // Poésie // Grenoble

Sur l’onde grasse où coulent les remords,

Deux cadavres rôdaient

En hurlant à la mort

Des plaintes érodées.

Ils n’avaient plus visage humain,

Et, ces deux amas hérétiques

Tentaient en vain de se prendre la main

Avec des sursauts frénétiques.

Une fragrance de tristesse…

Sur la berge des résédas mélancoliques

Donnaient une tonalité lyrique

A cette fresque stupide et grotesque.

Point d’ombre, pas de promeneurs,

Sans doute, s’étaient-ils tous défilés.

Au loin, l’éternelle clameur

Des paysans piochant le sang des terres

Abrutissait les corps martyrisés.

Ces sombres désossés

N’ont laissé qu’une fausse empreinte

A ma mémoire moribonde,

Aussi, depuis, ai-je en horreur les choses saintes,

Les amoureux meurtris

Et les larmes d’alcool putrides

Qui coulent de leurs paupières immondes.