Sur l’onde grasse où coulent les remords,
Deux cadavres rôdaient
En hurlant à la mort
Des plaintes érodées.
Ils n’avaient plus visage humain,
Et, ces deux amas hérétiques
Tentaient en vain de se prendre la main
Avec des sursauts frénétiques.
Une fragrance de tristesse…
Sur la berge des résédas mélancoliques
Donnaient une tonalité lyrique
A cette fresque stupide et grotesque.
Point d’ombre, pas de promeneurs,
Sans doute, s’étaient-ils tous défilés.
Au loin, l’éternelle clameur
Des paysans piochant le sang des terres
Abrutissait les corps martyrisés.
Ces sombres désossés
N’ont laissé qu’une fausse empreinte
A ma mémoire moribonde,
Aussi, depuis, ai-je en horreur les choses saintes,
Les amoureux meurtris
Et les larmes d’alcool putrides
Qui coulent de leurs paupières immondes.