A chacun sa technique !
Selon l’Ademe, les flux de marchandises sont responsables de plus de 40% des émissions de CO² du secteur des transports en France ce qui fait de ce secteur l’un des plus souvent montré du doigt.
L’augmentation constante des échanges courtes et moyennes distances rend le secteur du transport routier l’un des plus pollueur car la croissance des échanges est telle qu’il est impossible de la compenser par des actions ponctuelles. Ce secteur est d’autant plus au centre des préoccupations que l’on prévoit une augmentation des échanges intra-communautaires de près de 50% d’ici 2015 !
Néanmoins, la flambée des coûts logistiques liés au transport routier devrait accélérer le processus de logistique verte dès lors que les entreprises seront face au mur. En effet, celles-ci, largement passives malgré quelques tentatives, ne pourront répercuter éternellement le prix du pétrole sur le prix du produit. D’autant qu’une taxe carbone semble se profiler d’ici quelques années.
Le transport combiné parait la meilleure alternative actuellement au problème des coûts et des émissions de CO2 : fret ferroviaire + fret maritime + transport fluvial + transport multimodal. Aujourd’hui près d’un entrepôt sur 2 est relié au ferroviaire, mais l’encombrement des lignes souvent vétustes pousse les industriels à leur préférer la route. De plus, la complexité des processus logistiques de production, d’assemblage et d’approvisionnement complique largement la tâche qui impliquerait une réorganisation complète de l’ensemble du processus.
D’autres actions ciblées ont prouvées leur efficacité :
- La réduction des emballages et leur plus grande praticité améliore le coefficient de remplissage des transporteurs et permis ainsi de diminuer le nombre de camions ;
- Les véhicules électriques tels que les tracteurs électriques et chariots de manutention électriques permettent de limiter largement les émissions de CO² (effet accrue s’il y a installation d’éoliennes ou de panneaux photovoltaiques). Innovep a accompagné de nombreux groupes qui ont adopté sans regrets ce type de véhicule plus sûrs et mieux adaptés aux zones de production.
- TMS (Transport Management System) : il permet de planifier, observer et détecter les éventuels défauts et donc d’améliorer l’exécution des opérations – ce qui limite le nombre de retours et de réclamations. Il permet grâce à une analyse précise de mieux organiser les transports et donc de réduire coûts logistiques et rejets de CO2
- Les outils de géolocalisation des véhicules permettent de savoir la position des véhicules en temps réel, d’effectuer des opérations d’optimisation et de mieux appréhender les délais,
- L’étiquetage des marchandises avec des codes barres RFID permet la dématérialisation des procédures administratives et facilitent le suivi des produits…
Autant d’idées parmi tant d’autres qui ont fait leurs preuves et sont actuellement mises en œuvre par de nombreux groupes.
Focus : 3150 Tonnes de CO² économisé par an grâce à la mutualisation du transport !
Certains ont déjà sautés le pas : c’est le cas des sociétés Colgate, Henkel et Reckitt-Benckiser. Leurs palettes sont livrées dans un même camion aux mêmes clients ce qui permet d’optimiser le taux de remplissage des camions –de 75% à 100%- et donc de diminuer leur nombre de 20% environ. Ce programme de mise en commun d’une partie du process logistique a vu le jour sous le nom de « Hecore » (on reconnaîtra le début de chaque société !) et est organisé par Kuehne et Nagel sur deux sites différents. Depuis 2006, le système fonctionne et représente tant un gain de CO² qu’un large gain de coûts de transport.