Note : 5/5 (1 note)
Les bateaux destinés au transport de marchandises, pour être rentables, doivent remplir 2 conditions :
- être porteurs (capacité maximum pour un tonnage maximum)
- être aussi rapide que possible avec un minimum de puissance.
Ces deux conditions sont ensuite liées aux dimensions des ouvrages de navigation.
Sur le Canal du Midi les constructions ont évolué au fil du temps pour arriver au meilleur compromis possible ; tout d’abord les barques joufflues et ventrues mais peu porteuses, puis les sapines plus fines sur les formes mais larges au milieu et les coutrillons à l’origine à presse et les plus « carrés » au milieu.
« Tonton Alain » de Gardouch, passionné d’archives, m’a donné des documents très anciens et récupérés dans les archives de Melle Sicre qui comportent de très beaux plans de ces 3 bateaux dont ci-dessous quelques extraits.
Les bateaux en bois dans le Midi ont été construits jusqu’en 1940 ; le dernier, le « Cygne » a été construit à
Castelnaudary mais n’a pas été de bonne qualité, fait avec du bois vert, des bordages trop larges et des clous en fer et non en galvanisé… on est en guerre, difficile de faire ce que l’on veut !
I – Les barques
Elles ont été construites jusqu’en 1840 ; très solides parce que bien construites et pontées ce qui donne rigidité et stabilité à la structure, mais leur chargement par des trappes, avec un mât de charge dont elles sont toutes équipées, est bien difficile ; à cette époque on y charge les futailles et vous imaginez la difficulté pour les arrimer sur le 2
ième rang, sous pont! Elles ont été dépontées pour les besoins des transports divers. Elles avaient de très beaux et vastes logements que les marinières regretteront quand elles passeront aux sapines !
Merci à Pierrot pour toutes ces précisions.
Parmi les dernières barques ayant navigué sur le Canal du Midi jusque dans les années 60/70 j’ai connu :
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L’Antoinette que mon père a exploitée pendant quelques temps
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La Germaine cousin
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La Bonne Mère Marie qui après avoir transporté de nombreuses marchandises a été affectée à l’exploitation de gravier sur l’Hérault, puis est revenue au canal pour des transports divers et enfin a fini sa vie active sur l’étang de Thau à la plantation de tables de parcs à huitres ;puis elle a coulé dans le port de Mèze.
La Bonne Mère sur l'ancien chantier de radoub de Béziers
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La Ville de
Marseillan affectée aussi à l’exploitation du gravier sur l’Hérault a coulé dans le « canalet haut » à
Agde où elle est longtemps restée avant d’être démolie par VNF qui a conservé l’étambot et le gouvernail que l’on peut voir sur le quai du port du canal à Agde. La photo de la Ville de Marseillan est dans de nombreux ouvrages.
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La Marie-Thérèse qui a une longue histoire et existe toujours ! D’abord appelée Maria par un grand-père Marot, puis Marie-Thérèse par le grand père Denty, et enfin Aromanches ; elle sera alors vendue à un restaurateur sétois qui l’exploitera en tant que boîte de nuit puis restaurant de nombreuses années dans le port de Séte où elle coulera .
C’est alors que le Conservatoire du littoral envisage de sauver la dernière barque du Midi ; en 1995 avec l’aide de VNF elle sera renflouée et remorquée jusqu’à Mandirac, prés de Narbonne où une équipe de jeunes en réinsertion vont la remettre en état avec l’aide de fonds publics, régionaux et privés; elle est rebaptisée Marie-Thérèse et sera remise à l’eau en 2002. Elle a fait un « voyage inaugural » jusqu’à Sallèles d’Aude et est actuellement visible à Mandirac et devrait devenir un musée.
Photos S.Pajot
Relevage de la Marie Thérèse à Séte en piteux état La Marie Thérèse remise en état à Mandirac
Les sapines et les coutrillons feront l’objet d’un prochain article
PS : mon ordinateur a été en panne et on a du reformater le disque dur : résultat perte de messages et adresses email...donc si vous m'avez écrit ces derniers temps je n'ai pas réceptionné et n'ai donc pas répondu !
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