Le livre d’or de Jan… la première
Publié le 10 juillet 2009 par Caroline
J’avais eu l’occasion, lors d’une présentation qui sont faites durant l’hiver qui précède le Festival d’Avignon de parler de la pièce, Le Livre d’or de Jan d’Hubert Colas. Dans le cloître des Carmes, ce lieu magique, je l’ai vue. L’écriture d’Hubert Colas est très particulière. Partie de l’envie de dresser le portrait de Jan, d’un Jan disparu, il invite ceux qui l’on connu à parler de lui. Est-ce de la même personne dont il est question ? Rien n’est sûr tant les aspects de sa personnalité sont divers. Ce sont des anecdotes, plutôt, qui nous sont révélées, anecdotes qui tracent le contour flou de sa personnalité, contour incertain. Ce que l’on perçoit, c’est que Jan était un artiste, un plasticien qui faisait des performance. Un parallèle se fait entre le personnage de la pièce et celui qui l’a inspiré, ne serait-ce que dans le choix du prénom, Bas Jan Ader. Il y a la chute d’abord qui est essentielle dans l’oeuvre de cet artiste qui se mit en scène dans différentes performances. De la chute, il en est question la pièce : d’abord par la présence d’un acteur sur le toit du cloître et qui bascule dans le vide et ensuite par une suite d’essais d’équilibre : des acteurs casqués tentent de rester le plus longtemps possible sur des chaises qui ne reposent que sur les deux pieds arrière. Les chutes surviennent au bout de quelques secondes. Ce qui intéresse Colas dans la chute, je l’ai déjà dit, c’est le moment du basculement, ce dixième de seconde qui fait changer l’état des choses, des gens. Et puis, il y a la fin, la disparition de Jan où la référence à l’artiste néerlandais est évidente, sur un petit bateau en pleine mer…
Difficile de décrire la mise en scène où la vidéo est très présente sans cependant éclipser les acteurs qui, dans leurs personnalités différentes donnent corps au personnage de Jan. L’humour est toujours là, au détour d’une scène (Normal, la chute est déjà en soi très drôle, le gag le plus commun).
Je ne regrette pas d’avoir ouvert le Livre d’or de Jan. À signaler qu’Hubert Colas est aussi présent dans la Festival pour une pièce de Sonia Chiambretto, Mon képi blanc, jeune auteure que j’ai eu la chance de rencontrer lors d’une lecture d’un de ses textes Chto, interdit aux moins de 15 ans avec une écriture très forte, percutante. Alors, je me dis “pourquoi pas” ?
Un autre regard sur Le livre d’or de Jan ici.
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