Encore une fois, le ministre ne semble pas comprendre le sens des mobilisations, qui visent à défendre le service public, l'égalité d'accès pour tous et l'école de la République.
Des deux côtés, on se mobilise
Tristan Sadeghi avait eu, au moment de se réinscrire dans son lycée Maurice Ravel (Paris XXe), la mauvaise surprise d'apprendre que son engagement dans le mouvement lycéen allait lui couter cher. Le proviseur conditionne son inscription en terminale à la signature d'une lettre où Tristan s'engagerait à ne pas bloquer son lycée. Un chantage à l'engagement inacceptable.
Le Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN) a apporté lui aussi son soutien au proviseur, et appelé les organisations lycéennes à renoncer aux blocages, « forme d'action stérile et dévastatrice ». Le proviseur en question, Philippe Guittet, est ancien porte-parole du SNPDEN.
Dans le même sens, Réformons nos lycées, organisation lycéenne proche de la droite universitaire de l'UNI, a appelé le Parlement à « réfléchir à une loi contre l'obstruction du service public », autrement dit, à interdire blocages et mouvements sociaux. En particulier quand ceux-ci défendent le service public?
Du côté de Tristan, le soutien s'organise aussi. L'UNL, plus grosse organisation lycéenne, a pris sa défense. Un « comité de soutien pour la réinscription sans condition de Tristan Sadeghi » a appelé au rassemblement aujourd'hui à midi devant le rectorat (Paris XXe) et ouvert une pétition en ligne (www.soutien-tristan-sadeghi.org). Plusieurs élus ont pris part à la mobilisation, dont : George Pau-Langevin, députée de la 21e circonscription de Paris (PS), Danielle Simonet, conseillère de Paris (Parti de gauche) ou encore le PCF. Il s'agit aujourd'hui de manifester pour le droit de manifester. Un signe inquiétant en démocratie.