J’ai longtemps répondu à ceux qui le critiquaient que le PS, quels qu’aient été ses défauts, était incontournable car constituant la seule alternative, crédible démocratiquement, à gauche. Et ce au plan national comme aux plans locaux.
Or, la crise économique et financière l’a pris de court, habitué qu’il était d’accompagner, en traînant un peu (très peu) les pieds, la mondialisation financière. Non seulement il ne l’a pas anticipé, mais, comme l’ensemble de la social-démocratie européenne d’ailleurs, il s’est révélé peu apte à l’analyser et semble incapable de prévoir les issues d’une crise qui sera longue et qui se situe dans le contexte du réchauffement climatique et de l’épuisement programmé de beaucoup de matières premières, pétrole compris. Le choc politique et social que l’énorme remontée du chômage et des endettements privés et publics vont amener dans nos sociétés avec, géo-stratégiquement, le déclin des USA et la montée de la Chine, du Brésil et de l’Inde est à anticiper, ne serait-ce que théoriquement. C’est une véritable mutation économique, politique et sociale qu’il va falloir gérer, avec, sinon la décroissance, une croissance faible, une consommation restreinte et des changements de comportements. Il y a quelques espoirs si les bons investissements sont réalisés, mais aussi beaucoup de pleurs et grincements de dents à prévoir, d’autant plus si N. Sarkozy se borne à continuer à enrichir les riches et servir les “gros” du Medef, comme il le fait depuis son élection.
Le PS, enraciné dans la société jusqu’à la fin des années 80, a montré au Congrès de Reims qu’il n’était plus qu’une machine électorale desséchée, sans idées ni valeurs, ni capacité de mobilisation et d’entraînement, coupée d’une population qui peut encore l’utiliser pour voter “contre”, mais, comme l’ont montré les dernières élections Européennes, attend autre chose que ces pitoyables appétits individuels affichés.
Hésitant à se vouloir le parti de classes moyennes qui l’abandonnent au profit des Verts, celui d’un électorat populaire totalement émietté par le Spectacle et avec les vrais défavorisés qui se vivent tous les jours plus exclus et envisagent de moins en moins leur salut dans les règles du jeu actuelles, le PS, où la majorité des débats continuent de se focaliser sur le prochain candidat aux Présidentielles, est en fait devenu un obstacle majeur à une vraie recomposition politique gauche et verte indispensable pour préserver ce qui reste de nos acquis démocratiques et sociaux tout en préparant un avenir difficile.
Comment favoriser l’émergence d’une nouvelle opposition qui prenne à bras le corps la problématique écologique, anticipe les mutations à venir et reste ferme sur les redistributions ? Si vous avez des idées, je suis preneur, localement comme nationalement. J’ai peur d’un avenir européen où se généraliseraient un Berlusconi comme Italie, un Sarkozy en France et un Estrosi à Nice, faute d’oppositions conséquentes, fondées sur des valeurs, intelligentes et crédibles.
- “Université : les “refondateurs” appellent à à l’élaboration collective d’une charte”. Le Monde.
- “22 % à 25 % des trentenaires et quadragénaires se retrouvent aujourd’hui plus bas dans l’échelle sociale que leurs parents. Cette proportion était de 18 % au début des années 1980″. Le Monde.
- Le blog Histoires d’Universités se révèle tous les jours davantage une mine sur tout ce qui bouge dans l’Université française. Dans un tout autre genre, Du bleu dans mes nuages propose un riche éventail de posts.
- Deux poids deux mesure ? Blog Monde en question.
- “Aujourd’hui on n’a plus le droit, d’êtr’ riche on est montré du doigt, de Passy à Monte Carlo. On est parqués dans des ghettos, chassés des paradis fiscaux, persécutés par les impôts, les riches sont à bout de nerfs. Rendez-nous le secret bancaire !!” Sur l’air de l’hymne des restos du coeur. AgoraVox.
- De nombreuses remontées font état du refus d’un certain nombre de lycées (nationalement et dans le département) de réinscrire ceux qui ont raté leur bac. Les chefs d’établissements, contactés, expliquent que la suppression de nombreuse classes les oblige à restreindre leurs effectifs et que la mesure la plus indolore est dès lors celle-ci.
- “Recrutements à prix d’or, salaires extravagants : la City a repris ses mauvaises habitudes”. Le Monde . Avec la caution de son Premier Ministre travailliste.