Cette semaine, les impromptus nous proposent de nous emparer d'un proverbe qui doit obligatoirement figurer dans le texte...
J'ai choisi de broder autour de "tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse"... mais je ne vous entraîne pas dans une histoire de récipient (quoique...) ni dans une histoire de
fuite d'eau (...quoique)...
"The Country Wedding" (1820) de John Lewis Krimmel, wikimedia commons, domaine
public
« ... alors, papet, quelles nouvelles dans l'bourg ?
- Ah, p'tiot, tu te recognasses de la Marie, t'sais, celle qu'était pas ben dégourdie mais qu'avait un fondement à produire d'la bonne portée?
- Celle qu'on appelait «Marie-n'entrave-rien»?
- Oui, celle-là! Ben, figure-toi que le Bernard y c'était mis en tête de la marier. Y z'a fait la cour, des ronds de jambes, la roue du paon, le cinoche en cinémascope avec escalope dégoulinante entre les deux z'héros. J'y a dis de se méfier au Nanard... La Marie, elle a p'tête ben un crottin de chèvre à la place du cerviau mais avec les deux pamplemousses qu'elle s'exhibe, y'en a qui vont avoir envie de se la jouer presse-citron si tu zyeutes réglo c'que j'veux dire.
A m'a pas écouté, c'te tête de mule de Bernard. L'a marié c'printemps dernier. La Marie voulait lui faire vite d'la marmaille sans se déformer le baluchon alors elle a mis le frein sur la graille.
C'te cruche a décidé de se mettre au sssssssssport. C'était pour son « sexe à pile » qu'a disait. L'a fréquenté la piscine de l'patelin d'à côté. Ça a duré un moment, ces trempettes dans l'jus. 1 fois par semaine, puis deux, puis trois...
Et pis un jour, le Nanard, c'te couillon, il a plus jamais revu sa Marie-pois chiche. Ah, ça, il a pleuré sur la fuite des melons conjugaux et tous les sous perdus pour la noce. Même qu'c'est pas encore fini de payer... L'a été à la piscine pour en savoir plus. L'a pas été déçu de son voyage jusqu'à la pataugeoire à greluches...
Depuis le départ d'la Marie, la piscine avait perdu un de ses profs de nageance. L'en a bouffé son béret, le Nanard ! T'aurais du le voir dépiauter son galurin ! Même qu'y l'arrêtait pas de nous parler d'elle et de l'insulter : « Marie-couche-toi-là » par ici, « la cruche mal dégrossie » par là...
T'vois, je trouve qu'y a une conclusion à tout ça, p'tiot...
- Laquelle, dis' y donc pour voir?
- «Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse» comme ça jacte dans les beaux livres de Monsieur l'Instituteur...
Allez, fait pas cette tête, tu l'épouses quand ta serinette ?
- A l'automne.
- T'as d' la chance, c'est plus l'époque des hormones femelles. A ta santé et à ton mariage avec ta cr...
euh, ta belette, l' tienne n'se cassera pas!»
MDR, j'ai honte de moi!!!