Tout juste sorti du ring, voilà Mayar Monshipour lancé dans un nouveau combat. Le courageux boxeur poitevin, à peine digérées sa défaite face au Panaméen
Anselmo Moreno et l'annonce de l'arrêt définitif de sa carrière sportive, doit cette fois jouer des poings au centre de l'arène politique. Son adversaire du jour : la succube du Poitou, Ségolène
"Je m'voyais déjà…" Royal en personne ! Il en faut de la "bravitude" pour se coltiner la présidente de région sur ses terres, mais pour 75 000 euros, le petit pugiliste de Bam
n'hésite pas à menacer des tribunaux la créatrice du concept de campagne présidentielle permanente…
Objet du litige : une subvention, que la Région aurait promise au boxeur-promoteur pour son dernier combat, sous forme d'un contrat de
partenariat. Problème : si le logo du conseil régional de Poitou-Charente figurait bien sur le short de Monshipour lors de sa dernière sortie entre les cordes, ni lui ni son assistant
ne peuvent produire le document signé de cet engagement. D'un côté, le boxeur argue de sa bonne foi et se dit prêt à fournir les courriels échangés avec la collectivité pour faire valoir ses
droits. De l'autre, l'instance régionale avance qu'une subvention de 50 000 euros a été votée par son assemblée en décembre dernier pour les quatre combats de Monshipour, mais qu'il n'a jamais
été question d'une rallonge de 75 000 euros pour la réunion du 4 juillet dernier. Sur ce, le secrétaire départemental de l'UMP de la Vienne se fend d'un post sur son blog où, bien qu'avouant
qu'il "… n'est pas en mesure de savoir qui dit vrai dans cette histoire", il en profite pour pourfendre "la dame aux caméras (…) capable de promettre tout et n'importe
quoi"…
Bref, tous les ingrédients d'un Chantemerle sur Vienne… Espérons que pour Monshipour, qui après le chapitre boxeur, puis
boxeur-promoteur, s'apprête à écrire une nouvelle page de son existence, cette aventure servira de leçon. S'ils disent vrai, le champion du monde 2003 et son entourage ont fait preuve
d'une naïveté et d'un amateurisme confondants. Engager des fonds sans document écrit et sur la seule foi de la parole donnée c'était bon du temps d'Audiard. Le milieu de la politique et le monde
en général n'est pas peuplé que de bandits d'honneur, loin de là… Mais Monshipour et son staff ont peut-être aussi mal interprété un soutien renouvelé oralement, sans qu'aucune somme ne soit
arrêtée formellement. Ce sont des choses qui arrivent, les paroles s'envolent, les écrits restent. Cela relève du malentendu, de plus ou moins bonne foi, au juge d'en décider, si juge il y a
!
PS : Les plus observateurs auront reconnu sur cette caricature un autre boxeur au grand cœur, Marcel Cerdan, croqué par Pellos avant son combat revanche face à La Motta, que la tragédie
aérienne des Açores lui interdit, hélas, de disputer.