Ça coince sur la préparation de Marseille 2013. Une intersyndicale des employeurs du spectacle vivant a demandé, lundi, une entrevue avec le maire, motivée « par de fortes inquiétudes sur le niveau du budget culturel de la ville ».
« Je viens de recevoir la notification de ma subvention pour 2009, votée le 29 juin. Elle est en baisse de 18 %, et il n’y a pas un seul mot sur un éventuel rattrapage en septembre, indique Emmanuel Ponsard, directeur du Centre international de poésie de Marseille (CIPM). Je ne demande qu’à croire à un rattrapage, mais depuis dix ans, il n’y en a pas eu un seul en automne. » En règle générale, un budget global de la culture est voté en début d’année, puis un deuxième vote répartit les subventions à chaque structure. Le versement des subventions peut, lui, être échelonné en deux ou trois fois, en fonction de l’importance de celles-ci.
« Si c’était un problème de trésorerie, la ville aurait pu voter le budget en intégralité mais en échelonnant les versements. Pourquoi un nouveau vote ? », s’interroge Josette Pisani, directrice de Marseille objectif danse, structure qui voit sa subvention baisser de 15 %. « C’est un problème technique, se défend Daniel Hermann. A priori, il n’y aura pas de baisse, seules les subventions à cinq ou six associations vont être légèrement diminuées. » Et d’ajouter : « Sauf si le maire change d’avis. D’ailleurs, c’est très bien qu’ils aillent le voir, afin qu’il s’exprime là-dessus. » En filigrane, les associations redoutent qu’une baisse de leurs subventions ne serve à assurer la participation de la ville au programme de Marseille 2013, capitale européenne de la culture. Une hypothèse exclue par Daniel Hermann. « Le vrai problème, c’est le flou », ajoute Josette Pisani. Et le flou artistique a des conséquences. Le CIPM a gelé toutes les actions sur le deuxième semestre, faute de visibilité sur son budget. Même chose pour Marseille objectif danse, qui devrait actuellement engager sa programmation pour la rentrée. « En l’état, je ne peux pas signer avec les compagnies, indique Josette Pisani. 2013, ça ne part pas très bien. »
source: 20minutes