«Le parti de l’espérance! Le Parti socialiste est le parti du oui. Et ce sera désormais sous cette enseigne que nous mènerons nos luttes politiques.»
Le mois dernier, outre l’adoption d’un nouveau logo, aussi subtil que celui de Swiss, le PSS a décidé de devenir le «parti du oui». Si les lettres «PS» et la rose ont rétréci au lavage du temps, le OUI a pris une place énorme. En pleine période de crise et de rabougrissement social, le PS veut positiver, il se veut porteur d’espoir, en un mot : loin des grincheux de l’UDC et des neinsager de tous poils. Bon, d’accord, très bien ! Mais …
Etre le parti du OUI c’est bien beau, mais une question me tarabuste : OUI à quoi ?
J’en étais là de mes réflexions lorsque je croisai, hier, au Festival de la Cité, une personnalité importante des socialistes vaudois qui s’est fendue d’un début d’explication.
- Le PS est le parti du OUI aux énergies renouvelables, mais il est aussi celui du non au nucléaire.
Je comprenais un petit peu mieux, mais je me disais que cela aurait tout aussi bien pu être le contraire ou le OUI à tout ou même le NON à rien, ce qui revient au même.
Je lui ai alors demandé si le PS allait toujours dire OUI à tout ? S’ils allaient dire OUI à l’augmentation de l’âge de retraite, OUI aux augmentations des cotisations de l’assurance maladie, OUI à l’interdiction des minarets, OUI à la concurrence fiscale …
- Mais NON, bien évidemment pas !
- Tu vois, vous dites aussi NON parfois. Vous n’êtes donc pas toujours le parti du OUI, vous êtes aussi le parti du NON, non ?
- Non, nous sommes le parti du OUI ! Le parti de l’e s p é r a n c e.
- Oui d’accord, mais parfois l’espoir, c’est aussi savoir dire NON, non ?
Et elle m’a répondu que oui. Je commençais alors à espérer que le PS n’était pas que le parti du OUI, mais aussi celui du NON et, pour détendre l’atmosphère, je lui ai proposé de jouer à un jeu vachement sympa : le «ni oui ni non».
- Oui, on y va jouons !
- Ben tu vois, avec ton OUI tu as perdu et je me demande si ton parti avec son OUI à tout et à rien ne va pas aussi perdre.
On allait se quitter bons amis, mais un peu étourdis par tous ces OUI lorsque je lui ai demandé : t’as pas 100 balles ?
- Ah NON !
Je partis rassuré, elle commençait à savoir dire non. Encourageant pour une encartée du parti qui dit oui à tout de voir qu’elle sait encore dire NON. Non ?