Spleen Screen 1

Publié le 09 juillet 2009 par Ignatus

Série - SpleenScreen 70/80

(« Enfin, je ne sais pas ; moi, ça motive beaucoup, l' "univers" - quel terme spacial plus relatif employer ? - des livres (pavés substanciels de percepts), les films, se nourrir de percepts comme des expédients pour acheminer les siens. »  Pr. Zanus Mémoires )


 

Episode 1 – Chihiro au pays de la tronçonneuse

 

Faisons abstraction du titre. Tunnel cosmique du logo hexagonal de Cannon. Rappel des faits du premier intitulé "it seems to have no end", puis le générique. Ce qui fait le générique, c'est la bande-son irrésisitible qui donne le ton de la fable, ou du conte, car voilà ce qu'il fait bon revoir, un remake classique, parodiant -ce que l'on se dit tout de suite- un peu le premier petit chef d'oeuvre (d'un tout autre genre), mais basculant -pour ma part, sans que je m'y fusse prévenu- tout à coup (l'héroine tombe d'une trappe via un toboggan sous-terrain) dans un surprenante farce onirique !

Vous regarderez "LifeForce" ou le remake d' "Invasion from Mars", c'est un peu des univers ronds et colorés (avec la touche magique de la fin des années 80), et vous noterez les décors bien sûr mais surtout comment les mouvements de la caméra nous les font pénétrer. On se rappelle l'hexagone animé du sponsor. C'est de ce qu’il y a dans Kubrick.

Ici c'est le decorum d'un cauchemard sous-terrain, un univers malsain (tellement qu'on est dans le reve) et également agréablement dérangeant, voir hypnotisant. On est finalement bien content de se retrouver dans cette horreur ; comme il plait à chacun de revivre de mémoire et sans le subir, le cauchemard de la nuit passée. On est dans l'incertain, on vit quelque-chose de completement insensé et unique. Ce n'est plus le thriller de la première moitié du film, nous sommes coincés dans une chimère eschatologique, comme l'amateur dans un Mantegna ou un Giotto. Si bien que le côté "violent", que l'on sait beaucoup de femmes, et d’autres âmes de même sensibilité, dénigrer (avec ou sans tord), se dissout comme sucre dans thé, dans la fresque de Tobe Hooper.

Si le coeur, donc, vous en dit (tentez donc l'expérience!) vous aurez droit à un Denis Hopper forcené, un Leather Face en mal d'amour (nous en apprenons beaucoup plus ici sur le personnage, dans cette masturbation fantasmatique, que dans le « beginning » récent du massacre), et au sommet de l'édifice (l'au-delà de la mort, ou en-deça*), figure fragile, icône hors-temps, la matrone de cette secte surréelle -rien d'autre qu'une famille texane d'abrutis, une tumeur du puissant empire américain.

Les titres et les genres ne sont pas ce que les images mentales mettent en tête par leur raccourcis à un champ symbolique déjà classé dans nos cervelles calibrées.

Les non-adeptes (car c'est à eux surtout que je veux m'adresser) doivent déjouer ces tours d'esprit et pousser leur curiosité là où on ne l'appelle pas.

"Massacre à la Tronçonneuse 2" ça peut faire gore et bourrin. Ne vous y méprenez pas, c'est un autre « voyage de Chihiro ».

: de la "déprogrammation programmée", de l'omniprésence de la mort, qu'on est toujours à deux doigts de l'irrévocable et que l'irrévocable à déjà commencé !!!!