Les 38 paires de chaussures - EPILOGUE -

Publié le 09 juillet 2009 par Paniervolant

Evidemment une histoire aussi rocambolesque méritait une fin un peu moins décevante.


Il est vrai ces chaussures avaient subi tout un périple depuis Milan
via St Luc La Chapelle
puis Paris
puis Los-Angeles
et enfin Paris,

pour finalement se retrouver dans un placard, en attendant les soldes.....

Alors plus personnes ne parla de ces fameuses chaussures maudites et inutiles.

 


Pourtant un jour, l'homme d'affaires libanais, qui m'avait si gentiment dépannée financièrement à l'aéroport de Milan se manifesta.

Il était de passage à Paris, et souhaitait me rencontrer, étant donné que je lui étais redevable de son geste.
Je lui proposais courtoisement de venir me chercher chez Guy Laroche Avenue Montaigne.
Nous avions bien entendu un souvenir commun, cette grève à l’aéroport de Milan et le périple partagé jusqu’à Saint-Luc-La-Chapelle.

Je le conviais donc à un déjeuner au Bar des Théâtres, juste en face, à quelques mètres de la maison de couture, pas loin du Théâtre des Champs Elysées.



Ce restaurant était très fréquenté par les gens du milieu de la mode et du théâtre, on y appréciait son excellente cuisine basique, mais particulièrement son environnement pipolisé.

J'en profitais pour lui raconter toute mon aventure et le triste sort des chaussures………….Ce qui l’amusa évidemment.



L'actionnaire majoritaire de la maison de couture était un célèbre Baron de grande notoriété, connu pour ses stylos à bille et ses fameux briquets du même nom.
En guise de remerciements, je décidais d'offrir à mon sauveteur de Milan un briquet de notre financier, dans son étui d'argent, commercialisé sous la marque Guy Laroche, ainsi que le déjeuner et bien sûr l'enveloppe contenant la somme exacte que je lui avais empruntée lors de cette grève d'aéroport à Milan.
Je ne le revis plus jamais.........

Ensuite, je traversais l'avenue pour me rendre dans la maison de couture, je m'aspergeais comme de coutume, de ce merveilleux parfum Fidji.


 


J'empruntais ensuite l'ascenceur pour me rendre non pas au studio, mais jusqu'au bureau de la comptable, pour lui remettre la note de frais concernant le déjeuner et le briquet.




La comptable sursauta, comme si je lui avais vidé son compte en banque !!! Elle était furieuse d'avoir des frais supplémentaires qui venaient s'ajouter à la superbe facture concernant déjà :

Les billets d'avion,
La "surtaxe" d'aéroport,
Les frais d'hôtel,
Les frais de train,
Les frais de taxis,
Le déjeuner dans le train,
Sans oublier l’argent que j’avais emprunté
Mais avant tout ces 38 paires de chaussures devenues inutiles.




Elle me jeta un méchant regard, pratiquement accusateur, me faisant remarquer qu'il eut été plus raisonnable et certainement moins onéreux, d’autant plus pour un unique défilé à Los-Angeles, d'aller acheter ces fameuses chaussures au stock Charles Jourdan qui se trouvait à deux pas de l'avenue Montaigne, rue François 1er.


 


Je la fusillai du regard, et lui priai de transmettre ce genre de réflexions à la personne intéressée, en l’occurrence mon employeur de couturier en personne, parce-que dorénavant, plus jamais je n'accepterai ce genre de mission !!!
Je m'étais investie à fond dans cette aventure pour en arriver à un tel résultat !!!
Cette histoire restera inoubliable dans mes souvenirs  !!!!