Avec 36 000 nouveaux cas annuels, le cancer colorectal se place en troisième position des cancers les plus répandus en France, derrière les cancers du sein et de la prostate. Il se hisse même à la seconde place en terme de mortalité avec 16 000 décès par an, suivant de peu le cancer du poumon.
Des chiffres élevés mais qui peuvent aisément diminuer, le cancer colorectal étant une maladie curable dont le dépistage précoce améliore nettement le pronostic. Il allonge la survie aussi.
Partant de ce constat, le gouvernement a choisi de faire de la lutte contre le cancer colorectal un des objectifs prioritaires du Plan Cancer lancé en 2003. Ce Plan vise à faire avancer les comportements vis-à-vis de la prévention et du dépistage, en proposant notamment un dépistage gratuit à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans.
Dépistage de masse = Hemoccult II
Simple, facilement acceptable, sans danger, peu onéreux et efficace. Autant de qualités que se devait de présenter l’outil diagnostic d’une campagne de dépistage à échelle nationale. Le choix s’est arrêté sur le test Hemoccult II.
Le test Hemoccult II consiste en une prise d’échantillons à deux endroits différents de ses selles, trois jours de suite. L’ensemble des échantillons est ensuite adressé à un laboratoire qui procède à des analyses permettant de repérer une éventuelle présence de sang dans les selles.
Dépistage individuel = coloscopie
En cas de réponse positive au test Hemoccult II ou pour toute personne souhaitant se faire dépister à titre individuel, la coloscopie s’avère incontournable. Seul examen ayant démontré sa capacité de réduire la mortalité du cancer colorectal, elle permet de repérer 90% des polypes et de les retirer au cours de la même intervention.
Seuls points “négatifs” de la coloscopie : des préparatifs contraignants (régime alimentaire spécifique et purge), une anesthésie générale et un risque de complications (0,6 pour 10 000 cas).
Technologies d’avenir ?
Si la coloscopie reste la référence en matière de dépistage, de nouvelles méthodes telles l’analyse génétique ou des examens biologiques ciblés pourraient un jour faire leur apparition. Ces techniques, prometteuses dans leur facilité de réalisation, s’avèrent cependant délicates à mettre au point.
Plus avancée, la coloscopie virtuelle est une technologie utilisant un scanner hélicoïdal et un traitement informatisé des images pour obtenir une visualisation en trois dimensions du côlon.
Moins contraignante qu’une coloscopie réelle (seule la purge reste nécessaire) la coloscopie virtuelle nécessite des spécialistes parfaitement formés à analyser les clichés. De plus, la détection des polypes de diamètre inférieur à 5 mm étant mauvaise, les experts de l’ANAES (Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé) estiment que “la coloscopie virtuelle est une technique d’imagerie encore au stade du développement et que ses modalités de réalisation ne sont pas optimisées”.
Prévention primaire
En amont du dépistage, la prévention se révèle être l’arme la plus efficace contre le développement du cancer colorectal. Une hygiène de vie alliant activité physique régulière et alimentation saine suffit à faire régresser les risques de près de 50%.
Facteurs augmentant les risques de développer un cancer colorectal :
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Grignotage à excès calorique
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excès pondéral
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sédentarité (risque multiplié par trois)
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consommation de graisses et de protéines
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alcool
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tabac
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sucres
Facteurs diminuant les risques de développer un cancer colorectal :
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activité physique
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trois repas/jour, d’une durée normale
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consommation de viandes maigres, de poissons, de végétaux et de fibres
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calcium
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vitamines
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café
Source : Conférence “Prévention et dépistage du cancer colorectal” par le Dr Philippe Godeberge. Salon Forme & santé, Paris, 19-22 Octobre 2006.