L’entreprise est un lieu d’expression d’affects. Même s’ils s’en protégent, les salariés, cadres et employés, peuvent parfois être altérés par des émotions négatives : frustration, dépendance affective à la reconnaissance, difficulté à s’affirmer, difficulté à dire non ou à négocier des délais, des demandes, des exigences…
Ces situations sont elles de nature à améliorer la productivité de l’organisation. Certes non ! Il y a belle lurette que tout le monde a compris que les résultats qui s’obtiennent sous la pression ou le stress négatif, la culpabilisation et la remise en justification permanente ne durent qu’un temps. Ces situations engendrent souvent frustration, turn-over, absentéisme, démotivation et désimplication.
Nombreux sont ceux qui attendent de l’autre, collègue, collaborateur, supérieur hiérarchique que celui-ci soit à l’image de ce qu’ils en attendent. Plusieurs réactions sont alors possibles :
1 – L’autre accepte cette attente, essaie sans bien toujours savoir comment, de se conformer à ce que l’on attend de lui. Procédant comme tel, il se dénie la possibilité d’être ce qu’il est réellement.
2 – Il fait comme l’on dit contre mauvaise fortune, bon cœur et engrange frustration sur frustration. Combien de temps peut durer cette situation ? Et quel sera le prix à payer par les parties ?
3 – Il lutte pour affirmer son identité en bridant ses émotion et en n’exprimant pas ses ressentis. Combien de temps peut durer cette situation ? Et quel sera le prix à payer par les parties ?
4 – Il lutte pour affirmer son identité et exprime ses émotions et ressentis
Dans les 3 premiers cas, les ressentis non exprimées vont agir directement, tant sur le mental de la personne, que sur son niveau de performance professionnel. Ces ressentis non exprimés vont également altérer son rapport à l’entreprise et par la même provoquer une perte de sens (à l’action). On a là tous les ingrédients d’un futur conflit interpersonnel. La stratégie de la fuite ou de l’évitement n’est jamais la meilleure manière d’affronter une situation. Il ne s’agit souvent que d’une simple facilité qui contourne le problème. Cette émotion porte un nom : la peur.
Exprimer ses ressentis avec bienveillance sans être dans une attitude offensive ou défensive permet de réguler les relations interpersonnelles et d’introduire une dose d’intelligence relationnelle. Les émotions sont faites pour être exprimées. Si on les brident, elles peuvent par compression se libérer brusquement et se déchainer de manière véhémente et parfois décalée. Ne pas exprimer ses ressentis, c’est prendre le risque d’accumuler un contentieux de troubles relationnels. Maitriser ses émotions est nécessaire, notamment en management mais les maitriser sans exprimer ses ressentis peut pénaliser la relation à l’autre. Pour reprendre l’expression d’un collègue, le monde professionnel n’est pas un univers de « Bisounours »
En conclusion, n’attendons pas de l’autre qu’il soit ce que l’on voudrait qu’il soit, mais accompagnons le dans un Process d’intelligence relationnelle à devenir ce qu’il est ou qu’il souhaite lui même devenir.