On parle beaucoup des grands groupes dans les médias, mais les PME sont elles aussi durement touchées par la crise, tout particuličrement celles qui travaillent en sous-traitance pour de grands donneurs d’ordre.
Dans ce contexte, le modčle des coopératives fait pourtant preuve d’une indéniable vitalité...
Comment la crise affecte-t-elle les PME ? Les effets sont trčs variables selon les métiers. Globalement, des secteurs comme le transport, la métallurgie, le textile sont confrontés ŕ des difficultés majeures. Mais dans le BTP ou les services, tous les métiers ne sont pas affectés et il faut regarder au cas par cas selon les marchés de l’entreprise, plus ou moins concurrentiels, la nature des clients, le contexte avec par exemple la tempęte du premier trimestre dans le Sud-Ouest qui a entraîné une forte hausse d’activité des sociétés qui entretiennent les réseaux. Nous avons, ŕ la Confédération des SCOP, un poste d’observation privilégié puisque nos coopératives sont présentes dans tous les métiers. Les coopératives ne sont pas épargnées par la chute des carnets de commande ou la pression ŕ la baisse des prix. Mais elles sont mieux armées que les autres PME et TPE pour traverser une période de crise car elles consacrent par nature une part importante de leurs résultats ŕ constituer des réserves qui restent la propriété de l’entreprise et consolident ses fonds propres. C’est un atout dans une économie qui se mondialise ? Cela fait plus de dix ans que l’on parle en France de désindustrialisation, de délocalisations, de restructurations et de fermetures d’usine. Dans ce contexte, exception faite de l’année qui vient de s’écouler sur laquelle nous n’avons pas encore les chiffres, les coopératives de l’industrie ont fait de bien meilleures performances que l’ensemble de l’industrie au cours de la derničre décennie. Entre 1997 et 2007, le nombre d’entreprises industrielles en France a baissé de plus de 5 %. Le nombre de coopératives est resté stable ŕ 366. Les effectifs salariés de l’industrie en France ont baissé de prčs de 6 %. Ceux des SCOP ont au contraire progressé de prčs de 11 %. Quant au chiffre d’affaires, il a progressé de 56 % pour l’industrie française et de 67 % pour les SCOP de l’industrie. Ces données quantitatives sont confirmées au plan qualitatif avec le succčs de la plupart des coopératives de l’industrie issues de reprises d’entreprises par leurs salariés alors qu’elles étaient en difficulté, voire liquidées, lorsqu’elles appartenaient ŕ des groupes ou des financiers.