Le touriste consomme trop d'eau

Quelques lecteurs assidus de ce blog ont peut-être noté que je publie régulièrement des articles sur le Tourisme et l'Environnement.

Yves Godeau, Président de l'Association Agir pour un Tourisme responsable, a très clairement exposé, lors de notre entretien, l'implication du Tourisme et de la profession touristique dans le Développement Durable : " Le Tourisme est peut-être la branche professionnelle et économique le plus au coeur de la problématique du Développement Durable. Le Développement Durable repose en fait sur ces trois piliers :

1. le Pilier du Développement : le voyageur se rend souvent dans des pays qui ont un énorme besoin de développement
2. le Pilier Environnemental : il est évident que le tourisme peut être un grand destructeur de l'Environnement
3. le Pilier Social et Culturel : le Tourisme est au coeur même de cette problématique.

Or le touriste a tendance à reproduire sur son lieu de séjour son mode de vis et donc sa façon de consommer. Encore plus si ce consommateur est en vacances et "se laisse aller" à ne plus penser en consom'acteur. Ce qui est flagrant au niveau de sa consommation d'eau.

Je partage donc avec vous cet article de l'Echo Touristique en date du 12 juin 20089 signé de Linda Lainé :

" Les touristes gaspillent l'eau

La gestion de l'eau était au coeur des échanges de la Journée mondiale pour un tourisme responsable, Les complexes hôteliers devront apprendre à être moins cigale.

Si l'agrucluture boit l'eau comme du petit-lait le tourisme est loin d'être en reste. Les voyageurs ont tendance à profiter, par piscines entières d'une denrée de plus en plus précieuse. "La consommation d'eau des touristes qui séjournent dans le sud de la Tunisie peut être dix fois supérieure à celle d'un habitant local, estime Jean-Pierre Lozato-Giotart, directeur de recherche à l'école doctorale de Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Dans certains complexes, elle atteint jusqu'à 900 litres par jour et par personne ! Idem à Las Vegas", a-t-il ajouté lors de la récente Journée mondiale pour un tourisme responsable. La faute, notamment, aux parcs aquatiques et autres golfs. Or, l'or bleu doit être gérée au mieux, afin d'en laisser aux populations locales, pour des usages moins futiles.

Comment faire la fourmi ? Avec des technologies nouvelles, un comportement plus citoyen, voire moins d'activités ludiques. Avec le réchauffement climatique, les problèmes de l'eau gagnent du terrain, selon Frédéric Denhez, expert sur les questions liées au développement durable dans les pays du sud  :  En France, il pleuvra moins en été, plus en hiver le climat sahélien va s'installer en méditerranée."

Les nappes phréatiques vont en souffrir, comme lors de la canicule de 2003. Frédéric Denhez villipende la surconsommation d'eau des voyageurs européens. Il a souvent plongé, en Egypte notamment. Les rinçages excessifs des combinaisons à l'eau claire dans des spots où les habitants peuvent avoir soif, ont été la goutte d'eau,,, " Aller en vacances et se forcer à se restteindre, c'est un peu anitinomique", reconnaît-il. Du coup, il ne prend plus l'avion. "N'assumant plus ma richesse, je reste en Europe." Jean-Pierre Lozato-Giotat continue, lui, à défendre le droit au voyage : " Le tourisme oui.  Mais pas toujours et pas partout".

Sur ce sujet crucial de l'eau dans le monde et de sa consommation inégalitaire, je vous invite à lire  ce livre passionnant d'Erik Orsenna chez Fayard : L'avenir de l'eau : Petit précis de mondialisation de l'eau II :

" Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d'eau ? Assez d'eau pour boire ? Assez d'eau pour faire pousser les plantes ? Assez d'eau pour éviter qu'à toutes les raisons de faire la guerre s'ajoute celle du manque d'eau ? Dans l'espoir de répondre à ces questions, je me suis promené. Longuement. Du Nil au Huang He (Fleuve Jaune). De l'Amazone à la toute petite rivière Neste, affluent de la Garonne. De l'Australie qui meurt de soif aux îles du Brahmapoutre noyées par les inondations...

J'ai rencontré des scientifiques, des paysans, des religieux, des constructeurs de barrages, des physiciens alpinistes qui mesurent sur tous les toits du monde la limite des glaciers. J'ai passé du temps avec les médecins de Calcutta qui luttent contre le choléra. J'ai écouté d'innombrables leçons, dont celle du scarabée de Namibie et celle du kangourou. Quelles sont leurs techniques pour survivre en plein cœur du désert ? Peu à peu, j'ai fait plus ample connaissance avec notre planète. J'ai vu s'aggraver partout les inégalités, notamment climatiques. Mais j'ai vu aussi la réussite du pragmatisme, de belles coopérations entre administrations et entreprises privées. J'ai vu des illusions et des férocités à l'œuvre. De retour de voyage, voici maintenant venu le moment de raconter. Un habitant de la planète sur six continue de n'avoir pas accès à l'eau. Un sur deux vit sans système d'évacuation. Pourquoi ? "

A lire de toute urgence.

Si vous avez la chance de partir vacances, plus spécialement dans un pays en développement, économisez votre consommation d'eau. Pensez aux AUTRES, les habitants de ce pays qui vous accueillent.