Le billet où l’on se dit qu’on croit tout connaitre de la merde mais non y’a toujours possibilité de descendre.
Au 18eme siècle, aux Etats-Unis, le juge de paix William Lynch, peu satisfait de l’exercice de la justice, décida de la réformer. Il est vrai que des procès sommaires avec des exécutions qui l’étaient tout autant, c’était beaucoup beaucoup mieux.
De son nom, serait né le mot lynchage.
Furent évidemment victimes de ces exécutions de nombreux indiens, puis des noirs.
De la fin du 19eme jusqu’aux aux années 60, près de 4000 afro-américains ont ainsi été assassinés. Entre 1832 et 1930, sur les 4000 personnes lynchées dans le sud des Etats-Unis, 82% étaient noires.
Juillet 1905. 9 hommes, 8 noirs et 1 blanc sont sortis de leur cellule à Watkinsville et exécutés.
23 janvier 1906. un viol est commis sur une femme blanche. On arrête un noir Ed johnson qui est rapidement jugé et condamné à mort le 6 février ; il est autorisé à faire appel. Le 19 marc une foule le sort de sa cellule, le frappe, le pende et le crible de balle. Dans la salle comble du tribunal de Chattanooga, le 27 février 2000, le juge Douglas A. Meyers abandonne l’accusation de viol portée contre Ed Johnson.
1911 : Laura Nelson et son fils sont accusés de vol de bovin. Une foule les sortit de leur cellule et les pendit.
Le juge de disctrict déclara au grand jury en 1911 à ce sujet “The people of the state have said by recently adopted constitutional provision that the race to which the unfortunate victims belonged should in large measure be divorced from participation in our political contests, because of their known racial inferiority and their dependent credulity, which very characteristic made them the mere tool of the designing and cunning. It is well known that I heartily concur in this constitutional provision of the people’s will. The more then does the duty devolve upon us of a superior race and of greater intelligence to protect this weaker race from unjustifiable and lawless attacks.”
1921 : une femme blanche est assassinée de coups de feu. John Lee Eberhart, un jeune homme noir qui avait travaillé pour la famille de la victime est immédiatement suspecté ; on l’arrêta en possession d’un pistolet ayant appartenu au mari de la victime. Il fut arrêté et avoua la crime. Une foule l’enleva de la prison ou il était détenu, lui fit un procès sommaire et le brula vif.
1921 : Aaron Birdsong est suspecté d’avoir voulu pénétrer chez un fermier blanc pour attaquer sa femme et sa fille. Deux hommes West Hale and George Lowe furent suspectés de l’avoir aidés. Une foule les poursuivit, les tortura et les exécuta. 4 hommes furent arrêtés pour ces crimes. Un seul fut jugé et acquitté au bout d’une délibération de 45 mn.
1955. la mère d’ Emmett Till l’avait prévenue de faire attention à sa façon de se comporter avec les blanches. En août, le jeune garçon de 14 ans aurait sifflé une femme blanche qui aurait déclaré qu’il l’aurait enlacé. Le 28 aout le mari et un ami enlevèrent le jeune garçon, le torturèrent et le jetèrent dans la rivière. Ils furent jugés mais acquittés par un jury blanc. Ils avouèrent ensuite le crime, sachant qu’ils ne pouvaient être rejugés.
Benjamin Tillman, gouverneur de Caroline du sud et plus tard sénateur dit “We of the South have never recognized the right of the negro to govern white men, and we never will. We have never believed him to be the equal of the white man, and we will not submit to his gratifying his lust on our wives and daughters without lynching him.
L’histoire du lynchage aux Etats-Unis est plus ou moins bien connue. Ce qu’on sait moins c’est que beaucoup de ces exécutions étaient photographiés et envoyés sous forme de cartes postales.
C’est ainsi qu’un homme prénommé Joe écrit au dos d’une carte postée présentant un noir brulé vif “Voici notre barbecue d’hier soir”, en 1916.
On voit des cartes postales présentant des gens assassinés avec une foule blanche, souriante en arrière plan. Sur l’une d’entre elle, on voit un petit fille, tout habillée de blanc probablement en habits du dimanche, sourire de toutes ces dents devant une exécution.
Voici un lien présentant ces cartes postales – il y a eu une exposition sur le sujet en 2000 à New York par la New York Historical Society. Les photos sont infiniment explicites et atroces ; regardez les en connaissance de cause.
En 1908 un correspondant du time écrivit “lynching scenes became a burgeoning subdepartment of the postcard industry. By 1908, the trade had grown so large, and the practice of sending postcards featuring the victims of mob murderers was so repugnant, that the U.S. Postmaster General banned the cards from the mails”.
Un représentant du Mississippi à Washington déclara un jour “Quand un Noir a des idées, la meilleure chose à faire est de le mettre sous terre le plus vite possible”.
La crainte était en effet de voir les noirs acquérir les mêmes droits que les blancs. La grande excuse était de protéger les femmes blanches, des assauts de ces supposés sauvages. C’est ainsi en 1897 Rebecca Lattimer Felton, écrivain pour The Atlanta Journal, déclara “if it takes lynching to protect women’s dearest possession from drunken, ravening human beasts, then I say lynch a thousand a week if it becomes necessary.”
Ces lynchages ont duré jusque dans les années 60.
Les images sont issues du Jim Crow of Racist Memorabilia (il y a également des photos de lynchage donc n’y allez qu’en connaissance de cause).