Il nous avait habitué à tellement mieux Michael Mann, Collateral et Miami Vice pour ne citer que ses deux derniers, et là… pfff… complètement fourvoyé… passé à côté de son sujet… Ce ne sont pas les bonnes pistes narratives qui manquent pourtant, mais las… Johnny Depp trop peu crédible dans le rôle titre, inconsistant, flottant, spectral, désincarné… Au final, trois “characters” seulement émergent du lot : Red (le fidèle lieutenant), Melvin Purvis (le flic “terminator”) et l’autre flic (le “shériff” old school) que la dimension graphique mal maîtrisée d’une réalisation — par ailleurs trop bien léchée, trop propre, trop “pro” — ne permet pas d’identifier correctement avant le dernier quart d’heure…
Mauvais graphisme d’un côté, trop belle(s) lumière(s) de l’autre, des artifices poussés à l’extrême : une émotion degré zéro. Une seule scène vraiment réussie, celle où Dillinger pénètre dans le lieu qui lui est consacré au cœur du commissariat de Chicago. Désinvolture, élégance, présence, légèreté, la caméra arrive enfin à se faire oublier, et quelques rayons de soleil illuminent d’espièglerie ce sombre océan de représentations surranées. Bref, un ratage filmique intéressant (trame scénarique) pour deux heures dix d’ennui annoncé. Goodbye blackbird… Hope you will come back more inspirated…