Dialogue avec nos lecteurs

Publié le 08 juillet 2009 par Melusine
Un lecteur nous signale un texte du 6 mai 2007 du psychiatre Serge Hefez, Petite leçon de psychologie : le pervers narcissique et ses complices, qui aboutit grosso modo aux mêmes conclusions que mon portrait de Nicolas Sarközy d'avril 2007, soit un mois avant les élections présidentielles... du 6 mai 2007, qui l'ont porté au pouvoir ( Pervers narcissique à tendance paranoïaque ). Je reproduis ci-après ma réponse au commentaire, qui fait état de nos divergences.
D'abord, tous les propos bizarres de Sarközy ne sont pas nécessairement symptomatiques de perversion narcissique ou de paranoïa. Il y a aussi chez lui beaucoup d'ignorance, doublée d'un absolu j'm'enfoutisme, qui fait qu'il dit souvent n'importe quoi.
Soyons précis dans les termes. Par exemple, je ne considère pas symptomatiques les deux phrases suivantes, citées par M. Hefez, et ne suis pas convaincue par l'interprétation qu'il en donne :
"• Le déni : «La France n’a jamais commis de génocide», en France, on a rien fait, la collaboration n’a pas existé, donc nous n’avons pas besoin de repentance (et on tue en même temps le Père en détruisant le remarquable travail de mémoire accompli par son prédécesseur [Jacques Chirac])."
D'abord, collaboration n'est pas génocide. Je ne suis pas sûre que la proposition inverse soit plus pertinente : "La France" a commis un génocide, des génocides, a toujours commis des génocides... Qu'est-ce que ça veut dire ? Certes, la phrase de Sarko, c'est du n'importe quoi. Mais la première réponse qui me vient à l'esprit, c'est plutôt le génocide vendéen, car celui auquel pense M. Hefez ne s'est pas principalement produit sur le territoire national et la France n'en était pas l'instigatrice. Donc... lui aussi dit un peu n'importe quoi ! Sans compter que Sarko lui-même fait grand usage de la politique de repentance instaurée par son prédécesseur et qu'à mon sens nous n'avons justement pas "besoin de repentance", mais juste de vérité.

"• La diffamation sans y toucher : «ON égorge des moutons dans les baignoires », le ON anonyme du mépris et du colonialisme."


Je ne sais pas si c'est du mépris ou du colonialisme, mais de la rhétorique politique, oui. Sarko n'est d'ailleurs pas le premier à l'avoir dit (je pense à Brigitte Bardot, par exemple), et cherchait en reprenant le propos à se donner une image d'homme de droite qu'il n'est pas. Si on veut lever l'anonymat du "On", il faut renoncer au baillon du politiquement correct et appeler un chat un chat, et un musulman préparant la fête de l'Aïd selon les rituels de sa religion, un musulman. De fait, oui, il y a aujourd'hui en France des égorgements de moutons sans pitié pour les pauvres bêtes. Si la phrase de Sarko est perverse, ce n'est pas par "colonialisme" mais parce que le sort des moutons que nous sommes, il s'en fout !