Un homme rentre chez lui sur une petite route vendéenne lorsqu'il croise une voiture bien familière, celle de son ami Lucien. Mais Lucien n'est pas dans cette voiture, et au volant se trouve une femme, une inconnue qui semble tachée de sang... Elle s'appelle Rebecca Lodge, et, plus tad, Lucien demandera à notre homme de partir la retrouver pour lui (vengeance ou curiosité ?) à Copenhague.Avec ce roman atypique, je découvre Christian Gailly dont avait dit tant de bien sur la blogosphère, et je me régale. Mêlant polar, poésie, variations d'une même scène, flash backs, l'auteur réalise un petit bijou de littérature dont on se délecte avec étonnement.
Extrait :
"Il y a des choses comme ça, qui ne cessent pas de se raconter, le soleil par exemple, la couleur des vêtements, les gens assis autour de nous, le goût de ce que l'on boit, tout étant vu, goûté, entendu comme pour la première fois, un temps que pour une fois on aimerait ne pas perdre, un temps qui se met à passer au moment même où on aimerait qu'il ne passe pas. Même pas. Il ne passait pas. Ça n'est qu'après, quand elle est partie après m'avoir dit : Je ne m'ennuie pas mais j'ai à faire, que j'ai pensé que ça s'était passé, et aujourd'hui je pense qu'il n'existe qu'un temps, le temps littéraire".Un roman contemporain d'une rare musicalité, un plaisir à ne pas bouder.
Sang Impur, l'avis d'Eva Domeneghini - Ecrits-vains