chronique du 2 juillet 2009
Je ne sais pas quelles sont les convictions politiques de Jo Maso, ni même s’il en a, mais une chose est sûre, c’est qu’en ce moment, il soutient totalement l’action de notre premier ministre. A moins que ce ne soit Monsieur François Fillon qui ne soutienne l’action de Jo Maso. En tout cas, ce qui est certain, c’est que Mathieu Bastareaud est coupable et déjà jugé avant même de passer devant une cour martiale qui n’aura finalement qu’à se déplacer pour la photo officielle et passer à table. Dans sa lettre au premier ministre néo-zélandais, François Fillon déclare ainsi, en français dans le texte car, malheureusement, à Matignon, personne ne maîtrise les dialectes des tribus locales de cette lointaine contrée : “La tournée de l’équipe de France en Nouvelle Zélande a été marquée par le comportement injustifiable d’un de ses joueurs.” Il ajoute même pour qu’il n’y ait pas d’erreur possible sur la personne :”Par ses déclarations mensongères…”
Mathieu Bastareaud est donc coupable, jugé et condamné. Et il le sera d’autant plus qu’il se mure dans une volonté de silence et d’isolement, suite aux conseils de Max Guazzini qui, avec son “opération suicide” aussi grand-guignolesque que certains avant-matchs au Stade de France, est en train, certes, de protéger son jeune joueur d’un possible harcèlement médiatique mais, surtout, en le neutralisant de la sorte, laisse la voix libre aux grandes manoeuvres fédérales et même politiques. Si le joueur ne réagit pas rapidement, sa situation en plus d’être psychologiquement intenable, le transforme en seul et unique coupable qu’il devient alors très facile de punir.
Mathieu Bastareaud n’est pas seul impliqué dans l’affaire Bastareaud !
Si l’on suit le cours des versions des événements données à la presse et que l’on procède par élimination, on peut conclure que l’agression dont a été victime le jeune centre du Stade Français a eu lieu à l’intérieur de l’hôtel et ne peut pas provenir d’un choc sur la table de nuit de sa chambre puisque la police néo-zélandaise n’a trouvé aucune trace de sang sur ce meuble. Il apparait donc de plus en plus évident que le joueur a été frappé ce qui, en tant qu’ancien joueur de rugby et sans être, bien sûr, expert auprès des tribunaux, me semble la version la plus plausible. Si on prend en compte la corpulence du joueur, la taille de la coupure et des ecchymoses sur son visage, il parait évident qu’il a été frappé par quelqu’un de suffisamment corpulent et fort pour arriver à un tel résultat. En tout cas, rien qui ne ressemble à la passivité d’un meuble, même en chêne massif ! De fait, une évidence se fait jour : Mathieu Bastareaud, par ses versions fantaisistes, protège son agresseur !
Et c’est là où plus rien ne parait cohérent. Quel intérêt a Mathieu Bastareaud de mentir ? Il a affirmé l’avoir fait pour protéger sa carrière internationale. Mais pourquoi, alors, Mathieu Bastareaud ne dit pas la vérité puisqu’il n’est qu’agressé et non pas agresseur ? La seule personne a avoir commis une faute à ce moment-là est celui ( ou celle, mais c’est peu plausible vu le résultat de l’impact ) qui a frappé le joueur au visage. Parce qu’il a paniqué prétend Max Guazzini, euh…, pardon Mathieu Bastareaud, lui-même. Mais paniqué par rapport à quoi ? Au fait qu’il était blessé ? Mais alors la version de la table de nuit était, à ce moment-là, parfaite pour éviter tout autre reproche que celui de la maladresse alcoolisée et ce d’autant plus que le staff de l’équipe de France avait donné l’autorisation aux joueurs de sortir, donc de boire, donc d’être maladroit en rentrant. C’est là où rien ne tiens et où j’ai de plus en plus de mal à croire que Mathieu Bastareaud n’était pas tout seul au moment de construire un mensonge pour expliquer sa blessure !
Mathieu Bastareaud n’a maintenant plus le choix !
Si le jeune centre du Stade Français veut éviter de payer pour les autres, il doit maintenant parler. Il doit donner la véritable version des faits. Il doit nous expliquer ce qui s’est passé d’abord entre 5h22 et 5h47 et, ensuite et surtout, ce qui s’est passé à partir du moment où il a été recousu par le docteur Hager. Que risque t’il de plus ? Il est déjà condamné par la Fédération et par le premier ministre de la France. Et si quelques amis de bons conseils lui promettent que son silence est la meilleure manière d’éviter une peine trop lourde, Mathieu Bastareaud doit savoir que c’est faux !
Le jeune centre du Stade Français est aujourd’hui désigné comme coupable uniquement par ce qu’il est tout seul à assumer le mensonge de cette soi-disant agression à l’extérieur de l’hôtel par des ressortissants néo-zélandais. Mais maintenant qu’il apparaît prouvé qu’il a été agressé à l’intérieur de l’hôtel et évident qu’il l’a été par une personne physique et non un meuble, Mathieu Bastareaud ne peut plus être accusé d’avoir été le seul à mentir. Il y a au moins une autre personne qui connait la vérité, c’est son agresseur. Plus, peut-être, si l’on va jusqu’à faire l’hypothèse que la première version des faits, qui semble beaucoup arranger le camp français, n’ait été soufflée à Mathieu Bastareaud par d’autres personnes.
Pourquoi est-ce que je prétends que la première version arrange beaucoup le camp français ? Tout simplement parce que si le joueur a été agressé à l’intérieur de l’hôtel, il ne peut l’avoir été que, soit par quelqu’un extérieur à la délégation française, soit par quelqu’un qui en fait parti. Si l’on retient la première option, pourquoi inventer une version où l’action s’est passée à l’extérieur de l’hôtel alors que celle-ci s’est passée à l’intérieur ? Par contre, si l’on retient la deuxième option, là, on a une version beaucoup plus logique où Mathieu Bastareaud a été agressé par un membre de la délégation française, ce qui donne une explication à la volonté manifeste de départ de mentir sur les raisons de la blessure au visage du jeune Parisien.
L’encadrement de l’équipe de France dans le secret du mensonge ?
Obligatoirement, Mathieu Bastareaud et son agresseur connaissaient dès le départ la réalité des faits ! C’est une évidence. Eux, seulement ? C’est là où je suis pris à nouveau d’un énorme doute. J’ai du mal à croire que l’agresseur, après avoir placé sa droite ( ou sa gauche, encore une fois je ne suis pas expert auprès des tribunaux ) sur la pommette du joueur, se soit recouché comme si de rien n’était. Je pense donc que ce dernier, rapidement dégrisé par les conséquences de son geste, a accompagné son partenaire jusqu’à la chambre du docteur Hager et que donc, de facto, le maintenant fameux docteur Jean-Philippe Hager connait le nom de l’agresseur de Mathieu Bastareaud ! Et si le docteur Hager connait le nom de l’agresseur de Mathieu Bastareaud, il en va de même pour l’ensemble de l’encadrement de l’équipe de France ! Et donc, logiquement, Mathieu Bastareaud n’a pu servir la version de l’agression à l’extérieur de l’hôtel qu’avec la bénédiction de l’ensemble de l’encadrement de l’équipe de France. Et quand je dis bénédiction, je suis obligé de me poser la question de savoir si c’est, comme on veut nous le faire croire, Mathieu Bastareaud qui est au départ de la version ou si, comme c’est maintenant possible, cette version lui a été fortement suggéré en lui promettant qu’elle permettrait d’enterrer l’affaire qui n’en était alors pas encore une.
Quand je dis que je pense que l’agresseur a accompagné l’agressé, je n’ai bien sûr aucune certitude autre que celle de penser que, quel qu’il soit, l’agresseur a eu la présence d’esprit de se soucier de l’état de santé de son partenaire au point de l’amener jusqu’à la chambre du médecin. C’est le comportement normal d’un joueur de rugby envers un de ces partenaires même si c’est lui qui est la cause de la blessure. Et c’est ce qui me fait penser que Mathieu Bastareaud n’est que l’instrument qui a servi une version des faits qui devait permettre d’étouffer ce qui est censé être une affaire. Le problème c’est que l’on est arrivé aujourd’hui à l’effet inverse et que le jeune centre du Stade Français doit impérativement se défendre pour ne pas être le condamné idéal qui permet de masquer les énormes lacunes que cette histoire révèle ! MATHIEU, TU DOIS DIRE LA VERITÉ, C’EST TON INTERET…