G8 instable sur les lieux du seisme de l'Aquila

Aujourd'hui et jusqu'à vendredi 10 juillet débute à l'invitation de l'Italie un nouveau G8 (Groupe des 8 pays parmis les plus puissants au niveau mondial : Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon et Russie. La Chine est invitée mais son président est reparti précipitamment à cause des émeutes de la région du Xinjiang).

Ce sommet a lieu à l'Aquila, dans la région des Abruzzes, là-même où a frappé un séisme destructeur (5,8 sur l'échelle de Richter et plus de 300 morts) le 6 avril dernier.

Ce G8 italien devait initialement avoir lieu en Sardaigne mais le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, a décidé de le déplacer à l'Aquila pour apporter un soutien mondial à la ville sinistrée.

A l'heure où la terre tremble encore -les dernières grosses secousses datent de vendredi dernier 3 juillet- les quelques 22800 sinistrés ne comprennent pas vraiment pour la plupart cette débauche de mesures de sécurité et d'argent dépensé pour la venue des grands de ce monde (l'aéroport a par exemple été rénové alors qu'il n'accueille généralement pas d'avions de ligne...). Ils attendent toujours en effet d'être aidés concrètement (à reconstruire leurs maisons, à être relogés de façon plus pérenne que dans des camps de toile ou des hôtels de la côte Adriatique). On parle à présent de 5 ans avant le retour à la situation antérieure et beaucoup ont préféré quitter l'Aquila pour d'autres lieux de la région.

Le petit village d'Onna, qui a le plus souffert du tremblement de terre (40 victimes sur 250 habitants) et a été quasiment rayé de la carte, doit être visité par la chancelière allemande Angela Merkel. Les innombrables ruines d'Onna sont donc restées telles-quelles, comme pour mieux impressionner l'oeil et les caméras...

C'est donc un sommet à haut risque -à tous les sens du terme, risques telluriques et politiques- pour Silvio Berlusconi. Celui-ci est déjà très malmené par la presse internationale (Espagne, Angleterre) sur les affaires de moeurs qui ont entraînés son récent divorce et n'en finissent pas  de nourrir l'actualité, avec la menace de publication de photos "olé-olé" prises dans sa villa de Sardaigne.