L'an passé, au mois de septembre, alors que The Jewel of Medina, par l'auteure Sherry Jones, avait suscité une vive polémique, Ali Beheshti, Abrar Mirza et Abbas Taj, conducteur de taxi, ont lancé un cocktail Molotov contre le bâtiment hébergeant les locaux de l'éditeur.
Pour l'avocat de Beheshti, leur acte n'était finalement qu'une protestation née de ce que cet ouvrage représentait pour lui une provocation, irrespectueuse et choquante. Un fait qui aurait été partagé par ses complices. Mais la juge s'est montrée intraitable : « Si vous avez choisi de vivre dans ce pays, vous obéissez à ses lois. Il n'existe pas de citoyenneté à la carte (NdR : en français dans le texte) et dans votre cas, rien non plus qui soit une obéissance à la carte (NdR : idem) à la loi. »
Le roman, retardé, et presque en passe d'être annulé depuis, avait été décrié par une universitaire américaine, qui y avait vu un scandale potentiellement aussi important que Les versets sataniques.
Le juge a également refusé d'entendre des arguments de la défense, qui protestait : les accusés n'avaient pas l'intention de faire des blessés, juste de mettre le feu à la porte. Mais pour Mss Justice, ces hommes n'ont fait que perpétrer un acte de terrorisme. « Comme nous l'avons dit, dans une société libre, on doit avoir accès librement aux oeuvres littéraires, sans avoir à être effrayé. »