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L'antichrist, le film que je n'irai pas voir

Publié le 08 juillet 2009 par Lheretique

Je renvoie très rarement directement à un autre article pour exprimer mon sentiment, mais il se trouve que Polluxe a très exactement résumé en un billet percutant toutes les raisons qui pourraient me pousser à ne pas voir un film comme l'Antichrist. Et comme j'ai confiance en son jugement, je ne franchirai pas le pas de la salle de cinéma. A la base, je n'aime déjà pas les filsm d'horreur. Mais je déteste particulièrement ceux qui mélangent horreur, sadisme et sexualité. Et encore davantage quand un réalisateur se complaît à compiler des poncifs éculés. Je conçois que Lars Von Trier prend un malin (sadique ?) plaisir à explorer les confins de l'Inconscient, mais pour ma part, je n'ai aucun plaisir à voir émerger à la surface les images que notre esprit censure à bon escient. Ce goût douteux pour les sinuosités les plus monstrueuses de l'esprit ne m'a jamais attiré. Bien au contraire elles me répugnent. Il y a là un parti pris artistique que je juge détestable. Les données de la psychanalyse nous permettent de comprendre le fonctionnement de la psyché. Nous savons que nous avons un Moi (la conscience), un SurMoi (une censure pour le Çà) et un Ça (inconscient personnel qui nous envoie de temps à autre des pensées étranges ou insupportables).

On trouve chez certains peintres flamands un goût pour les scènes horribles et sanglantes (écartèlement, victime écorchée vive et cetera). Lars Von Trier n'est donc pas le premier, et surtout, contrairement à ces peintres, ce n'est pas le réel qu'il peint mais les paysages monstrueux issus de l'inconscient auxquels sa conscience artistique donne une forme. Je pense avoir compris son projet, mais je le rejette catégoriquement. On comprend clairement, et polluxe l'a mis en évidence, que la femme est au coeur de sa préoccupation obsessionnelle.

Lars Von Trier se plaît à choquer pour choquer toujours plus. C'est pour lui un modus operandi qui fait se pâmer toute la bonne société amatrice de sensations fortes. Et ce n''est pas d'invoquer Bergman ou Tarkovski qui sauvera le film. Nous vivons dans une civilisation voyeuriste qui se plaît à se faire peur en montrant toujours plus ce qu'il conviendrait de ne pas montrer. Lars von trier en est le plus pur produit.


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