Déposée par les députés socialistes contre la politique du gouvernement, c’est Laurent Fabius qui doit défendre la motion de censure, aujourd’hui à l’Assemblée nationale.
Le premier ministre, François Fillon, n’ayant pas engagé sa responsabilité devant l’Assemblée nationale après le discours du chef de l’Etat au Congrès de Versailles, le groupe socialiste a décidé de déposer cette motion, la troisième depuis l’élection de Sarkozy en mai 2007.
Même si cette motion ne peut renverser un gouvernement qui détient la majorité à l’Assemblée, il s’agit d’un acte fort.
« Vu que la responsabilité du président de la République ne pouvait être engagée devant le Congrès et que le débat à l’issue de son intervention était un simulacre de débat, nous avons pris la décision de déposer une motion de censure« , avait expliqué Benoît Hamon, le porte-parole du PS.
Les socialistes souhaitent dénoncer la « dérive institutionnelle » et la politique gouvernementale.
« La conjugaison d’un Etat autoritaire et d’un Etat inégalitaire est une combinaison dangereuse dans une société française fragilisée depuis sept ans par la promesse d’un redressement qui ne vient pas« , peut-on lire dans le document, qui souligne que « jamais depuis plus de 60 ans, la situation économique de la France n’avait été aussi détériorée« .
Laurent Fabius devrait concentrer ses attaques contre la politique économique et sociale du gouvernement.
Il devrait également dénoncer le « recul social » que constituent pour les socialistes les dérogations au repos dominical, dont l’examen par les députés débute cette semaine, ainsi que l’autre grand texte de la session extraordinaire, le projet de loi dite Hadopi 2 contre le téléchargement illégal.