Résumé: Deux ans après avoir vaincu Megatron, les Autobots vivent cachés parmi les humains, travaillant de concert avec l’armée américaine pour éliminer les Decepticons menaçant la planète. Alors qu’il va rentrer à la fac, Sam Witwicky (Shia Labeouf) n’a qu’une envie, oublier toute cette histoire et vivre une vie normale. Malheureusement, le passé va le rattraper lorsqu’il va être contaminé par un fragment du Allspark et commencer à avoir des visions. Il va redevenir la cible des Decepticons, ceux-ci étant persuadés qu’il peut les mener à une ancienne machine capable de recréer leur race en détruisant le soleil…
Le premier Transformers a définitivement été la bonne surprise de l’été 2006, surtout venant de l’inégal Michael Bay. Avec cette adaptation de la série de jouet de Hasbro, Bay trouvait enfin un projet à sa (dé)mesure et proposait un blockbuster estival idéal : bourrin, drôle et rempli de morceaux de bravoure. La meilleure surprise restait tout de même l’effort du réalisateur pour proposer pour une fois des scènes d’action à peu près lisibles et pas ultracut comme à son habitude. Bref, du coup la mise en chantier d’une suite était inévitable et pour une fois plutôt attendue, Michael Bay multipliant les effets d’annonce pour faire saliver les spectateurs (plus de robots ! des robots plus gros ! plus d’effets spéciaux ! plus d’action ! des scènes tournées en IMAX !). C’est donc personnellement avec une grande impatience que j’attendais la sortie du film, et l’occasion de le découvrir en IMAX pour pouvoir apprécier pleinement le spectacle.
La première scène du film, un flashbacks présentant la première rencontre entre nos chers robots et l’humanité, rythmée par la voix off d’Optimus Prime, donne immédiatement le ton : cette suite sera bigger and louder ou ne sera pas. Et une fois le générique passé, Michael Bay confirme cette orientation avec une démentielle mais quelque peu bordélique course-poursuite entre les Autobots et un énorme Decepticon dans les rues de Shanghai. La séquence est dynamique et déploie un nombre impressionnant d’effets pyrotechniques, mais est malheureusement gâchée par un montage ultracut empêchant de totalement comprendre ce qui se passe à l’écran. Car malheureusement, pour cette suite Michael Bay est retombé dans son pire travers, celui des scènes d’action découpées en séquences ne dépassant pas le dixième de secondes. Du coup, pour la plupart d’entre elles, on ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe à l’écran, surtout que les différents robots sont souvent difficiles à distinguer les uns des autres. Le plus gros gâchis reste la scène de l’affrontement dans la forêt, dans laquelle le climax émotionnel est raté à cause du manque de lisibilité du tout (on met plusieurs secondes avant de comprendre qu’Optimus Prime vient de se faire tuer). C’est d’autant plus dommage que le format IMAX utilise sur cette scène lui donne une ampleur réellement impressionnante. Heureusement, Bay se rattrape vers la fin, lors de la séquence en Egypte. L’action se fait plus posée et fluide et quelques magnifiques plans viennent prouver que le réalisateur d’Armaggedon est loin d’être un analphabète de la camera (le plan séquence montrant les Decepticons en train de chercher Sam dans le village est vraiment impressionnant). De même, le format IMAX utilisé lors des scènes impliquant Devastator et la pyramide donnent une autre dimension à l’ensemble (on a presque le vertige lors des plans aériens de la pyramide). En termes d’action, Transformers 2 ne remplit donc que partiellement son contrat, même si le spectacle reste enthousiasmant. Il est fort probable que le futur visionnage en blu ray permette de mieux apprécier le film.
Niveau histoire, Bay ne fait pas spécialement dans l’originalité. Encore une fois, Sam se retrouve coincé au milieu d’une guerre dont les enjeux le dépassent et devra faire preuve de courage pour aider ses amis. Malheureusement, le gros défaut du film vient de la multiplication du nombre de robots, qui fait que l’on a du mal à s’attacher à eux. Optimus Prime est toujours aussi charismatique mais un peu sous-exploité, vu qu’il meurt à la moitié du film, Bumblebee est rapidement éclipsé, et Megatron a perdu tout son côté effrayant. Heureusement, quelques robots sortent du lot : le vieux transformer passé dans le camp des Autobots est excellent et possède un cachet que beaucoup des autres robots n’ont pas. Mention spéciale à la troupe de mini robots créés en début de film par le fragment du Allspark, très drôles et rappelant énormément les fameux Gremlins des films de Joe Dante. Par contre, les deux petits robots qui passent leur temps à se chamailler sont marrants cinq minutes mais deviennent vite agaçants, rappelant l’affreux Jar Jar Binks de Star Wars. Du côté des humains, c’est un peu le même problème. Si Shia Labeouf s’en tire correctement et a un personnage suffisamment développé, Megan Fox est définitivement réduite au rang de potiche juste bonne à se faire reluquer (du pur Michael Bay !). De même, les parents de Sam, marrants dans le premier film, sont ici un peu énervants (la scène où la mère avale de l’herbe est d’une stupidité rare), alors que John Turturo assure toujours en ex-agent du Secteur 7.
Mais ce qui fait tout le sel du film (et qui peut aussi énerver grandement), c’est son côté « pêtage de câble ». Car comme pour Bad Boys 2, Michael Bay donne ici l’impression d’avoir voulu repousser les limites du bon goût pour voir si ça allait passer. Les femmes (enfin surtout leurs formes avantageuses) sont filmées comme dans un clip de rap et Bay ne perd pas une occasion de dévoiler leur anatomie (hop, Megan Fox qui se change dans le jardin, re hop la « Terminatrix » a une queue robotique qui lui pousse juste pour dévoiler sa petite culotte sous sa robe !). Les blagues pipi caca prout sont légion (le petit robot qui se frotte sur la jambe de Megan Fox, le vieux Transformer qui lâche une grosse caisse), mais le summum du portnawak est atteint vers la fin du film lorsque John Turturo se retrouve sous… le scrotum de Devastator ! Une séquence hallucinante dont on se demande comment elle a pu passer au montage d’un film censément tout public. A croire que juste parce qu’il s’agit de robots on peut tout se permettre… Ou que Michael Bay s’en fout et tente tout et n’importe quoi juste pour s’amuser. Et à ce niveau-là, on frise le génie…
Divertissant, Transformers 2 l’est donc assurément. Mais malheureusement, il n’arrive pas à la hauteur du premier épisode, qui avait pour lui un meilleur montage des scènes d’action et surtout des personnages plus attachants. Reste que découvrir le film en IMAX est une expérience rare et véritablement immersive qu’il me tarde de reconduire (certainement en fin d’année avec le Avatar de James Cameron !).
Note : 7/10 (6/10 + 1 point pour l’IMAX)