La quête d’un exercice humaniste du pouvoir.

Publié le 07 juillet 2009 par Houdremont

L’exercice du pouvoir se décline dans tous les strats de l’organisation social. En servant l’intérêt individuel il s’éloigne de l’intérêt générale, et des valeurs humaines fondamentales. L’histoire est peuplé des dérives de ce pouvoir devenu pour certain monarchique pour d’autre autoritaire. L’humanité serait telle condannée a espérer en un monde meilleurs ? Il faut refuser d’y croire, et chacun à sa place agir par la mise en oeuvre, pour construire d’autres alternatives.

Chacun reçoit les propos d’un autre en écho à sa propre histoire et expérience . Grâce à  mon ami Gilles, veilleur en humanité, j’ai fait un peu de recherche sur le net pour j’ai trouvé une conférence vidéo de Patrick Viveret tout à fait passionnante, (Je vous invite à la regarder sur ma galerie vidéo).  Les propos de Monsieur Viveret sont venus alimenter une réflexion personnelle sur un sujet qui me passionne: l’exercice humaniste du pouvoir . Ce billet s’inscrit dans la suite logique de celui que j’ai récemment rédigé sur la participation citoyenne.

Depuis que l’homme est homme il y a toujours eu cette espérance en un monde meilleurs, un monde libéré des guerres, de la famine, des discriminations, des dominations. En deux mille ans l’inventivité, la créativité des chercheurs, des philosophes ont permis d’énorme progrès dans les domaines des sciences humaines, des évolutions et révolutions scientifiques. Les savoirs et savoir-faires humain se sont démultipliés profitant de façon inégale à l’humanité, certain accédant plus facilement que d’autres à de meilleurs conditions de vie matériel ou encore à la connaissance.

Ainsi 80% de l’humanité vit dans la plus grande précarité. Sur les 20% restant 2% se partage 80% des richesses économiques. Ces inégalités flagrantes reposent sur un modèle de société capitalisme, que les différentes remises en cause du siècle dernier non pas réussit à mettre à bas. La naissance à l’est d’une société qui a porté les plus folles espérances de tous ceux qui souffraient des conséquences inhumaine d’un système capitalisme fondé sur la recherche du profit immédiat, s’est effondrée parce qu’elle  portait en elle les germes d’un exercice faussé du pouvoir. Mettre l’homme au cœur de ses préoccupations ne doit pas rester qu’une formule, et ceux qui en font la leur (je suis de ceux la ) ne doivent pas s’arrêter en chemin aux prétextes de contingences économiques, organisationnelles. Travailler en accord avec ses principes humanistes est  toujours plus difficile.

Aucune raison d’état, aucune raison idéologique ne peut justifier un tant soit peu de bafouer les droits humains et notamment le premier d’entre eux celui de la vie. Plus jeune j’ai été marqué par le massacre d’innocent par la chasse soviétique en 1983 et le lapidaire « le monde oubliera » des autorités soviétiques. J’ai été marqué  par le cynisme des autorités américaines préparant les conditions du putsch de Pinochet qui se traduira par des milliers de disparus au Chili. La liste pourrait être longue depuis l’antiquité jusqu’à ces derniers temps où les enjeux autour du pétrole irakien ont promu le mensonge comme méthode de gouvernance.

Ce qui est cauchemardesque, c’est la justification de massacre d’innocent au titre de la défense d’intérêt globaux qui s’avère être l’intérêt d’une infime minorité, qui soit s’est accaparée les richesses, soit a cédé aux privilèges de l’exercice du pouvoir. Le droit premier à la vie est foulé au pied.

La faiblesse humaine face au pouvoir condamnerait -elle l’humanité à ne croire qu’en des paradis hypothétique ? Et ces paradis hypothétique justifieraient-il à leur tour le massacre d’innocent ? Certain me diront que disserter sur les dérives d’un pouvoir dont les méandres nous sont inaccessible ne sert pas à grand chose, si ce n’est que de se faire plaisir. Pas si certain car dans toutes les sphères de l’organisation sociale, chacun peut potentiellement exercer une forme de pouvoir; au travail, dans une association, et même en famille. Je l’ai pour parti abordé dans un dossier offert à votre critique : le chef de projet et la gestion participative du personnel. Les griseries du pouvoir je les ai croisées dans ma vie de citoyen ordinaire:

  • Des maires qui finissent par décider tout seul, à ceux qui s’entourent volontairement où non de personnes dont le seul but est de flatter l’égo.
  • De ceux qui justifient de leurs petits écarts par le temps passé au service des autres.
  • Des responsable politiques  faisant passer l’intérêt du parti au détriment du respect de la dignité humaine , cassant au passage tout épanouissement personnel, et cachant une réelle envie de ne pas débattre .

Tout ces « petits»  actes et/ou arrangement avec la fonction sont les germes d’une dérive autoritariste, niant de fait les individus et leur capacité à construire collectivement. Ne pas céder à «  je souhaites que mes orientations soient mises en œuvres » pour considérer que c’est toute une équipe  qui est responsable des orientations et que ce n’est pas leader qui détient seul une vérité, n’est pas aussi facile. Passer du «  je convaincrais que j’ai raison », à « j’organise le débat pour que collectivement nous ayons les bonnes réponses », relève d’une pratique du pouvoir plus proche du respect d’autrui et qui s’enrichit de la diversité des personnalités et des expériences des uns et des autres. Personne ne peut s’arroger le droit de penser pour d’autre.

Pour exercer un pouvoir où qu’il soit, la seule boussole qui vaille, la seule évaluation possible ne peut se faire qu’au regard du respect des valeurs humaines fondamentales. Je peux me tromper, mais je ne crois pas qu’il y ai d’autres alternatives. Ce chemin est difficile, cela demande une exigence de tous les jours, de tous les instants.Heureusement j’ ai croisé aussi  des hommes et des femmes qui s’évertuaient à mettre leur idées en concordance avec leur actes, considérant que leurs comportements étaient également un signe de respect des valeurs humanistes qu’ils prônaient et s’appliquant, malgré les tentations qu’offre la possession d’une parcelle de pouvoir, à rester intègres.

Peut-on réellement changer ? Je reste un utopiste, optimiste par dessus tout, car ou meurt l’espoir, commence la possibilité de laisser le champ libre à tous ceux qui pense que la raison de je ne sais quoi prime sur le respect inaliénable des droits humain.

L’exigence en réponse à la facilité. Comme le souligne Patrick Viveret dans son propos , pour construire un société »  .. le difficile c’est toujours du coté de l’amour et du sens, c’est à dire du vivre ensemble !» 

Alors il faut ouvrir des pistes. Il n’y a pas de recettes mais probablement des parti-pris  à affirmer et une démarche à trouver. Il y a bien longtemps que le débat sut le statut de l’élus existe permettant notamment la « dé-professionnalisation de la politique « . C’est une facette de la problématique parmi d’autres comme  la formation, le temps accorder à la citoyenneté, la place des services publics … Ce qui est sur c’est que dans le même temps il faut prendre le temps de la réflexion, mais aussi de la pratique et il faut à ce titre soulignés et respecter le travail de ses élus qui dans leur collectivité s’y atèle.

Je ne voudrais pas terminer ce billet sans une dédicace particulière à mon pére. Je comprends aujourd’hui tout l’héritage qu’il nous a cédé. Pas de richesses matérielles, mais la richesse d’un homme qui était cohérent avec ses convictions et sa façon de vivre  que ce soit dans sa vie publique ou sa vie privée. Il mettait en pratique ses valeurs humaines à tous les moments de sa vie quotidienne,  avec ses enfants, sa femme. Cet héritage je m’efforce de l’appliquer au quotidien, et en regard de notre société telle qu’elle est aujourd’hui.