Sur Internet, il semblerait que l’Homme soit un vautour pour l’Homme. Phénomène que l’on a pu constater sur différents outils au cours du mois de juin. Le premier exemple relève plus de l’anecdote, et je n’aurai jamais pris de temps pour rédiger une note rien qu’a son sujet, mais il faut dire que ce qui suit fait office de bonne entrée en matière pour ce billet.
Vichy 2.0 ?
Pour ceux qui ont suivi l’histoire sur Twitter, je veux parler du cas tricheur vs maître chanteur que certains ont brillamment su utiliser pour leur génération de trafic. Cherchez un peu sur google si vous voulez en savoir plus.
Là où ce cas est terrifiant, c’est qu’un utilisateur de Twitter, espace se trouvant encore dans un halo schtroumphesque et Oui-ouiesque, s’est fait abuser par un autre alors qu’il lui faisait totalement confiance (le tout a débuté de façon publique sur Twitter avec un appel à l’aide du tricheur pour résoudre un exam, en privé via direct messages puis sur Gtalk où le maitre chanteur menaçât de dénoncer le tricheur à son école si ce dernier ne lui versait pas 300€ (contre 100€ initialement proposés comme rétribution par le tricheur). Le schtroumph tricheur ne cédât pas et laissât le maitre-chanteur s’exécuter et se pavaner à coups de tweets.
Abus de #toptrends
Moins anecdotique, car cette fois-ci il est question d’une marque, Habitat UK s’est fait épingler (crucifier, mais en plus doux) par les utilisateurs de Twitter, oui, encore eux. Un châtiment logiquement perpétré afin de punir l’utilisation peu responsable des hashtags sur le compte Twitter de la marque.
Habitat offrait en effet la possibilité de gagner une carte cadeau sur Twitter, et maximisait la visibilité de ses tweets en y apposant des mots clés relatifs à l’actualité brulante, comme #mousavi, en référence aux élections en Iran. Ces mots clés permettent aux utilisateurs de Twitter désireux d’en savoir plus sur un sujet de s’y retrouver dans le moteur de recherche de l’outil de microblogging. Espérer passer inaperçu ce faisant confirme qu’être naïf est chose risquée sur le web.
capture : This is Herd
Bien qu’il semblerait que cette pratique absolument inadmissible ne soit pas du ressort de l’annonceur, mais de son prestataire/agence, et malgré les excuses très bien menées par Habitat, ce genre de comportement porte atteinte en profondeur aux marques essayant de pénétrer des réseaux dont les utilisateurs sont avant tout de grands communicants, dont l’intelligence collective laisse rarement passer de tels écarts.
Il y a quelques jours, un chanteur connu mourrait. Ensuite, Tout s’affolât. Twitter, Les charts et même Google ont subit les conséquences d’un raz de marée de requêtes identiques. Twitter était down, Google se croyait victime d’une gigantesque attaque, et itunes music store ne semble désormais vendre plus qu’une seule référence (capture).
Achat de mort clé
Tout ceci pour en venir à l’objet, ou plutôt le paroxysme de cet article. C’est une considération tout à fait personnelle mais je trouve ce troisième exemple vraiment pire que les autres. La palme revient donc à NRJ, Le Parisien et Femme Actuelle qui n’ont pas hésité à générer du trafic sur leur site respectif sur le bon dos du disparu. Des charognards du web, il y en a beaucoup mais ils ne se limitent qu’à traiter l’actualité, certes ils le font en optimisant leur discour, leur référencement naturel, leurs url, leur densité de mots clés, etc. Mais ces trois-là déboursent de l’argent à chaque clic généré par les utilisateurs de Google France. Je reconnais sans mal la proximité de cette pratique avec celles déjà éprouvées des magazines people, des sites médias faisant la course à l’audience, etc. Mais ce que nous constatons est à mon sens bien pire.
Parce que moi aussi je suis un méchant vautour, voici les captures qui confirment d’ailleurs que nos trois amis ont volontairement voulu ressortir sur les termes utilisés lors de ma recherche, ainsi qu’en témoignent leur wording. (colonne de droite sur la capture)
Contrairement à ce que je viens d’expliquer, les utilisateurs de cette technique ne sont pas uniquement trois, lorsque l’on réitère la recherche en ajoutant le mot “mort” c’est le jackpot : Le Figaro, L’express, Europe1, Virgin, Wormee. (colonne de droite sur la capture)
Peut être que ce grand nombre de participants fait que j’ai totalement tort d’être aussi révolté, mais je persiste à dire que ce comportement n’est pas digne et mérite réflexion, et puis ce n’est pas parce qu’ils sont plusieurs à avoir tort qu’ils ont raison :).
Qui doit-on incriminer ? Les marques précédemment citées ? Les agences achetant les mots clés ? Les consommateurs de ce genre d’infos ? Google ? Doit-on incriminer quelqu’un ?
Pour finir j’en reviens à ma phrase introductive, et en tant qu’utilisateur, défenseur et addict du web tel qu’il est, je ne peux que tristement constater que ce magnifique espace ne fait qu’exacerber nos plus mauvais instincts.