Interrogé lundi soir sur France 3, le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, a affirmé que la jeune femme était innocente et a exigé sa
«libération immédiate». «Si nous comprenons bien, cette jeune femme a été accusée d'espionnage. Il s'agit d'envoi de photos prises par un téléphone portable. Ça n'est pas de l'espionnage, ça ne
peut pas en être, cette accusation est absurde», a-t-il ajouté.
«Nous souhaitons que toute la lumière soit faite, que cette jeune femme soit libérée. Il n'y a aucune raison que Clotilde soit retenue», a-t-il
dit avant de répéter : «Nous exigeons cette libération». Le quai d'Orsay qui avait révélé un peu plus tôt dans la soirée la détention de l'universitaire et a indiqué que l'ambassadeur d'Iran
à Paris avait été immédiatement convoqué.
Selon nos informations, Clotilde Reiss est étudiante en Master 2 à l'Institut d'Etudes politiques de Lille. Bénéficiaire d'une bourse de
l' IFRI, l'Institut français de recherche en Iran, elle
séjournait depuis cinq mois dans le pays, où elle enseignait le Français à l'Université technologique d'Ispahan.
Selon une source diplomatique proche du dossier, les autorités iraniennes reprochent à la jeune femme d'avoir participé à des manifestations à
Ispahan après la
Revenant sur ces accusations, Bernard Kouchner a précisé lundi que Clotilde Reiss «était une jeune enseignante tout à fait classique qui faisait
son travail, qui a été témoin de manifestations comme des millions d'Iraniens» et n'était «pas active dans ces manifestations». «Il y a un problème politique qu'affronte le monde entier, que
commente le monde entier», a-t-il ajouté en évoquant la réélection de l'ultraconservateur Ahmadinejad, et les manifestations qui l'ont suivi. «N'en faisons pas une affaire d'État, faisons tout ce
que nous pouvons pour la faire libérer», a dit le ministre.
Depuis la présidentielle du 12 juin, Téhéran a durci le ton face aux pays occidentaux, accusés de soutenir la contestation. Plusieurs
journalistes avaient jusque-là été interpellés, de même que neuf employés iraniens de
l'ambassade britannique à Téhéran.
Mais c'est la première fois depuis le début des troubles post-électoraux qu'une citoyenne française se retrouve dans le collimateur des autorités iraniennes.réélection contestée du
président iranien Mahmoud Ahmadinejad, lors du scrutin du 12 juin. Clotilde Reiss aurait pris des photos qu'elle aurait envoyées via un courriel privé à un ami dans la capitale iranienne. Selon
cette source, la jeune femme est aujourd'hui détenue à la prison d'Evine à Téhéran.