Travailler le dimanche, non merci !

Publié le 07 juillet 2009 par Gezale
Grand magasin à Paris (photo JCH)
Le gouvernement (ou plutôt un député de la majorité UMP-NC) remet le couvert avec sa volonté de faire travailler le dimanche nombre de salariés dans des zones touristiques et des grandes villes. En fait, la proposition de loi revient à généraliser le travail dominical puisque 5000 communes vont être concernées et que toutes les grandes agglomérations seront englobées dans le plan gouvernemental. Dans toutes ces villes, l'ouverture le dimanche se fera sans contreparties pour les salariés. Il n'y aura ni volontariat, ni salaire double, ni repos compensateur.
Parmi les arguments les plus couramment relevés contre cette loi, notons que cette conception mercantile du dimanche va modifier en profondeur notre vie en société. Notre vie sociale va être dominée par une société de marché avec des poids lourds sur les routes, des besoins de transports collectifs, des surcoûts en énergie. Mais, comme le dit bien Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : « les salariés dont le pouvoir d'achat n'augmente pas, n'achèteront pas plus qu'aujourd'hui. Les achats du dimanche se substitueront aux achats de la semaine. »
Côté salariés, ce sera la galère. Les non volontaires ne seront pas embauchés. Les salariés qui travailleront devront trouver des modes de garde pour leurs enfants. La plupart d'entre eux seront d'ailleurs des intérimaires ou des salariés en CDD. Un sondage indique d'ailleurs que les Français sont 84 % à souhaiter que le dimanche demeure un jour de repos. Les syndicats, les organisations familiales, les principales organisations d'employeurs (fédération de l'habillement, CGPME, confédération de l'alimentation de détail…) sont opposés à cette généralisation.
Si la Gauche est unanimement contre le travail du dimanche, le groupe UMP a évolué. Les députés de ce groupe qui s'étaient opposés à la première version de la loi en décembre dernier ont signé la nouvelle proposition. Il sera donc bien difficile de s'y opposer sauf si le Conseil constitutionnel y trouvait à redire mais il n'est pas certain que travailler le dimanche soit anticonstitutionnel.
(avec l'aide du groupe SRC de l'Assemblée nationale)