Quand j’ai lu, en première page du « Monde », cette déclaration de Martine Aubry : « nous allons inventer le post-matérialisme », mon sang n’a fait qu’un tour. Mazette ! Nous avons sous-estimé l’ambition philosophique de la première dame du PS, me suis-je dit, me précipitant alors, anxieux, sur le contenu de l’article afin de trouver peut-être – qui sait ? – réponse à des questions que je me pose. Martine aurait-elle compris Badiou et Zizek? Leur emboîterait-elle le pas, proposant enfin quelque synthèse entre marxisme et platonisme ou bien quelque approfondissement radical de la pensée matérialiste en s’aidant des restes de la théorie lacanienne ? On allait vite savoir !
Las, en fait de dépassement du matérialisme, il ne s’agissait que de la sempiternelle soupe tiède à propos de l’opposition de « l’être » et de « l’avoir », une sorte de pensée molle à tonalité vaguement religieuse sur le thème « ce n’est pas bien de toujours en vouloir plus », « matérialisme » étant pris dans son sens dérivé vulgaire « d’attitude de qui n’attache de l’intérêt qu’aux biens matériels »… Un peu plus inspirée, Martine Aubry aurait pu dire par exemple « avec le PS nous allons trouver une sortie hors du Samsara ».
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 11 juillet à 13:00
Vieille lune que d’accabler le matérialisme de tous les mots pour mieux justifier sa propre politique consumériste ! voir : http://conatus.over-blog.org/article-33516977.html
posté le 08 juillet à 20:19
C'est plutôt la bouteille qui la marque...
X'est interdit de dire cela, ah bon...