Shigofumi

Par Jibouille

Au moment de sa mort, si un être humain ressent une forte émotion (amour, peur, haine…) il est autorisé à écrire à la personne qu’il souhaite une lettre appelée Shigofumi. Fumika est celle qui est chargée d’assurer la transmission de ces messages à leur destinataire. Son premier travail l’entraîne à donner un Shigofumi au petit ami d’une étudiante du nom d’Ayase, de la part de son père qui vient d’être assassiné. Elle fait ainsi la connaissance de Shouta qui fréquente régulièrement la jeune fille. Cependant ce dernier, même s’il éprouve des sentiments envers elle, ne s’est pas encore déclaré. Prenant l’histoire de Fumika au sérieux et sachant qu’être l’amoureux d’Ayase est la condition obligatoire pour pouvoir lire le Shigofumi, Shouta décide de tout faire pour le devenir. Il ne se doute alors pas que le dernier message des morts peut changer à tout jamais la destinée de celui qui le lit…

Comme beaucoup l’on remarqué, cette série est dans la lignée de Jigoku Shojo mais ne dresse pas le même tableau. Certes, il y a des points communs évident mais au final, ces deux séries sont opposées.

On a donc ici Fumika, la factrice de l’au-delà, portrait craché de Enma Aï. L’idée était forte attirante: des morts qui peuvent laisser leur dernier adieu à une personne de leur choix, voilà un fond prometteur. Paradoxalement, je dirai que c’est en réalité son point faible. En effet, les 3 premiers épisodes sont géniaux, entre ambiance noire et sadisme. Néanmoins, les suivants ne s’inscrivent pas vraiment dans le même registre et tourne bien plus autour du personnage de Fumika et de son passé. A partir de ce moment, l’animé perd un peu de son intérêt car les bonnes impressions du début s’évaporent. Pire, la série s’emmêle les pédales sur le pourquoi de la fin. Moi qui pensais voir une autre critique de l’humanité, Shigofumi se maintient quasiment tout le temps dans le politiquement correct et garde une sorte d’espoir, comme en témoigne la fin. Je ne dis pas que c’est mal, je dis simplement que le début ne laissait pas entrevoir cela. Mais bon ca se regarde sans mal.

Les personnages sont heureusement très bien. Fumika doit faire un travail simple mais elle est parfois tiraillée entre son devoir et ce que lui dicte son coeur. Ca s’explique aisément par son “état” particulier. Sa partenaire est assez drôle, pour un bâton. Elle apporte une touche d’humour avec ses rêves étrange vu sa condition et sa curiosité maladive. Je regrette juste que l’on en sache pas plus sur son monde car on en voit très peu. Très vite, des personnages récurrents viennent gonfler l’histoire principale et on voit clairement que rien n’est laissé au hasard. Ils ont tous un lien plus ou moins direct avec l’héroïne ou son passé. Par contre, ceux qui reçoivent la lettre de la dernière heure sont assez décevants. J’espérais un peu plus de réactions mais c’est logique vu que le rôle de messagère devient moins employé à mesure que les épisodes passent.

Même si je suis déçu de ne pas avoir vu le bon début se perpétrer, Shigofumi est agréable à regarder. Même si je regrette que une histoire de fond trop présente, elle a au moins le mérite d’être bien ficelée. Pourtant, si vous avez le choix, préférez Jigoku Shojo qui apparait plus “complet”.