Je vous donne 100 % pour votre effort mais 0 % pour votre intégrité. Si vous êtes à la recherche de quelques stratégies pour vendre la publicité, j’ai quelques idées à vous partager. Si vous accordez de la valeur à votre marque et à votre image, ce n’est pas en donnant gratuitement des supposées stratégies marketing que vous vous préserverez votre crédibilité auprès des citoyens consommateurs qui ne sont pas dupes.
Il faut donc aujourd’hui vivement critiquer l’indépendance du journal par cette annonce publié le 29 juin. Comment maintenant faire confiance à un journal qui utilisera ses journalistes pour faire de la publicité et du marketing ?
Le code de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec est à ce sujet, clair. «Les journalistes servent l’intérêt public et non des intérêts personnels ou particuliers. Ils ont le devoir de publier ce qui est d’intérêt public. Cette obligation prévaut sur le désir de servir des sources d’information ou de favoriser la situation financière et concurrentielle des entreprises de presse.»
Cette nouvelle forme d’offre de service ne servira en rien l’intérêt du publique à une information indépendante. L’article 9 du guide de déontologie est aussi très précis à ce sujet dans l’article 9 a)
Relations publiques
«Les journalistes doivent s’abstenir d’effectuer, en dehors du journalisme, des tâches reliées aux communications : relations publiques, publicité, promotion, cours donnés à ceux qui font l’événement sur la façon de se comporter devant les médias, simulacres de conférences de presse pour préparer des porte-parole à faire face aux journalistes, etc. Ces tâches servent des intérêts particuliers et visent à transmettre un message partisan au public. Les journalistes ne peuvent pas communiquer un jour des informations partisanes et le lendemain des informations impartiales, sans susciter la confusion dans le public et jeter un doute constant sur leur crédibilité et leur intégrité.»
Il devient évident que le Journal l’Action vient de confirmer ce que plusieurs savent depuis fort longtemps : Des vendeurs de pub et rien de plus. Le dernier rapport du Conseil de Presse en a d’ailleurs largement état dans un rapport récent.
Et voilà qu’aujourd’hui, laction.com l’affirme haut et fort : «La boîte de com, un service gratuit à la disposition de nos clients, comprend un infographiste spécialisé papier, un infographiste spécialisé Web, un conseiller marketing, le directeur du département Internet, un journaliste, votre représentant habituel et quelques pigistes d’idéation aux besoins.»
On assiste ici à un flagrant conflit d’intérêt. Le code de déontologie précise ce que tout journaliste devra éviter afin de ne pas se placer en conflit d’intérêt et perdre toute crédibilité aux yeux de ses lecteurs. Il faudra voir comment les journalistes de Transcontinental résisteront aux demandes du patron. Auront-ils l’indépendance suffisante pour renoncer et refuser tout travail qui les placera en conflit ou seront-ils des vendeurs de pub et journal ? Louis-David Malo le mentionne bien dans son article : Que devons-nous comprendre ? Le journaliste élaborera-t-il une conférence de presse qu’il couvrira lui-même ? En quoi le droit du public à l’information est-il garanti en agissant de la sorte ? Le journaliste peut-il encore se vêtir de ce titre ? Devons-nous les appeler les journa-relationnistes ?
De plus, la spécialiste du web et du commerce électronique a récemment écrit plusieurs articles à ce sujet :
Questionnement sur le code déontologique des journalistes membres de la FPJQ
À propos des changements du travail journalistique
À quand un grand débat aura lieu qui permettra enfin à la population et aux entreprises de mieux comprendre les intérêts des médias traditionnels et cesser de faire croire à tous leur indépendance journalistique ? Une chance que certains journalistes se tiennent. Le pouvoir est maintenant au citoyen numérique. La démocratie commence à en prendre pour son rhume. Quand il suffit au politicien du coin d’acheter une publicité ou passer une annonce pour que l’on parle positivement de lui ou de son parti, cela n’aide en rien l’objectivité «visée ».
Enfin, une mise en garde aux entreprises de la région. Faites attention au prix que l’on vous fera payer sur le nombre de clics. Plusieurs outils existent pour ne pas être inondé des publicités des journaux comme l’Action. Les adblockers existent. Demandez comment peut-on vous prouver et vous démontrer que vous payez pour le nombre exact de parution et de clics. À suivre….